Kuroshitsuji Dynasty RPG
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 Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane]

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MessageSujet: Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane]   Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane] Icon_minitimeVen 2 Jan - 16:50



Gémir, pleurer, prier, est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche dans la voie où le Sort a voulu t'appeler, puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. ▬ Alfred de Vigny



Bonjour, bonsoir : On s’en fiche.
Ici votre noble démon préféré ; Aleksandr D. Ezequiel. Et aujourd’hui, dans une nouvelle aventure, vous apprendrez avec moi à courir, et à fuir.
Parfaitement vous m’avez bien entendu : Fuir.
Allez savoir pourquoi, je n’ai rien fait … Pour une fois.

Je me promenais tranquillement, et surtout sagement dans une petite rue de Londres, ce genre de ruelles quasi toujours désertes de jour comme de nuit ; il n’y avait donc personne,  aucun être susceptible de subir ma joie de vivre. Non vraiment, j’étais seul, et je marchais silencieusement.
Quand tout à coup, comme surgit de l’ombre, trois personnes vinrent me bloquer la route. Je voulais rester gentil, continuer sur ma lancée du coup j’ai essayé d’insister pour passer mon chemin cependant .. ils n’étaient pas vraiment de cet avis. Du coup j’ai décidé à faire demi-tour. Mais voyez-vous, il y avait quatre autres personnes derrière moi, et j’ai même cru en remarquer d’autres au-dessus, sur les toits.

Mais bizarrement ils ne m’étaient pas si étrangers que ça au fond … Peut-être leurs manteaux noirs qui dissimulaient un accoutrement un peu trop religieux à mon goût sans l’être ? Ils avaient tous une croix autour du cou, mais ils avaient surtout un joli symbole qui dépassait quand un coup de vent décidait de passer par là : L’Inquisition catholique.
Comme quoi, j’ai une bonne mémoire, je me souviens d’eux, par contre … Il semblerait qu’eux aussi, se souviennent de moi. Bizarre … Ça date pourtant, ma capture, ma captivité, puis ma fuite … Ils m’auront cherché loin et longtemps après en tout cas … Et ils étaient .. bien armés ? Un peu trop pour des religieux je me répète. A l’époque je me sentais tout de même plus en sécurité mais là, il faudrait vraiment que les Hommes arrêtent d’évoluer : Où va le monde ? Je n’ose même pas imaginer les armes de demain.
Je fis un pas en arrière, mais qu’importe la direction j’étais coincé … Un pas inutile, un.
Serais-je vraiment obligé de recourir à ça ? Mais je ne veux pas !
Une seconde trop tard et d’ailleurs, je me prenais un couteau qui filait droit vers mon visage, heureusement que j’ai un minimum de réflexe j’ai failli ne pas le voir arriver, ainsi perdu dans mes pensées.

Je n’avais pas le choix. Dans un large mouvement de bras je pris mon chapeau en main pour le diriger dans la direction la moins protégée, là où il n’y avait que trois gêneurs et donna un coup à mon couvre-chef avec ma canne, prononçant toute une longue incantation avec un ton sombre et meurtrier, démoniaque donc. De la fumée surgit de mon chapeau comme suite à une explosion, ce qui eut déjà comme effet de les faire légèrement reculer, puis, finalement, toute une myriade de fleurs fut projetée sur eux, profitant de leur surprise pour passer au-dessus d’eux et tourner dans la prochaine rue en courant.

Pourquoi fallait-il que l’on vienne me déranger pile le jour où le matin-même, en me levant, je me suis dit : « Aujourd’hui je serais gentil et sage comme un mouton. »
Ça m’apprendra tient, à vouloir me fondre pacifiquement dans la masse humaine. Et c’est qu’ils ne voulaient pas me lâcher, encore deux couteaux qui ont filé dans ma direction ! Et je doute que le coup des fleurs allait fonctionner une seconde fois …
Sans m’en rendre compte on s’était déjà clairement éloigné du centre-ville, mais avec ceux qui se promenaient sur le toit des bâtiments il m’était difficile, voire juste impossible d’essayer de disparaître dans un coin de rue et me planquer, attendre. Et j’avais beau prendre à droite, à gauche, je sentais toujours une présence non loin à mes trousses : Ils étaient combien, sérieusement ?!
Réfléchit Aleksandr, ils t’ont eu une fois, ils ne réussiront pas t’attraper à nouveau … Réfléchit … Rha ! Rien ne me vient à l’esprit ! Quoi que … Ils me traquent certainement en réfléchissant où j’irais comme des démons … Et si je réfléchissais .. autrement qu’en tant que démon .. ?

Non … Quand même pas … Ce serait trop simple pour être possible. Mais je n’avais aucune idée à part ce qui venais de surgir dans mon esprit … Du coup, ça passe, ou ça casse, comme on dit. Je pressais le pas brusquement et me projetais droit dans une fenêtre pour entrer à l’intérieur du premier bâtiment sur ma droite, et attendis un instant avant de me promener à l’intérieur pour en ressortir d’un autre côté, cette fois-ci à travers une fenêtre, mais après l’avoir ouverte au préalable.
Puis toujours aussi vite, je me remis à me déplacer rapidement dans les rues pour arriver peut-être, à l’endroit qui allait me donner mon ticket de secours. Poussant les portes presque normalement malgré le fait que j’étais tout de même en train de courir, je reprenais mon souffle en baissant mon couvre-chef sur mon front, masquant en partie mes prunelles à l’aide de celui-ci et de quelques mèches rebelles, allant m’asseoir sur un banc, dans un coin, imitant alors les personnes autour de moi, non pas sans lâcher un grognement intérieur.

"Le plus important dans la fuite c’est de bien comprendre qu’on ne fuit pas vers quelque chose…On fuit toujours pour s’éloigner de quelque chose, l’endroit où on va n’est qu’accessoire"

Cette phrase n’a jamais eu autant de sens qu’aujourd’hui.
Pour fuir ces membres de l’Inquisition, je me suis faufilé dans l’église, et me voilà maintenant à prier sournoisement dans le vide, refusant catégoriquement de prendre ma décision totalement au sérieux. Malgré tout, je n’en n’ai encore vu aucun entrer dans la sainte bâtisse. Parfait, je n’aurais pas à rester trop longtemps dans ce sanctuaire si méprisable qui empeste le dévouement au sacré. Par pitié, faite que mon labeur ne soit pas trop long et laissez-moi sortir d’ici sans décocher la tête des épaules du prêtre qui priait beaucoup trop fort à mon goût non loin de moi.


© By Halloween sur Never-Utopia



Dernière édition par Aleksandr D. Ezequiel le Ven 30 Jan - 14:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane]   Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane] Icon_minitimeMer 14 Jan - 2:03


Il    y    a    des    jours    il    vaudrait    mieux    rester    au    lit.


─ PV Aleksandr D. Ezequiel.









  • JE ME TORTILLE, JE GROGNE, AVANT D'OUVRIR LES YEUX. Encore un mauvais rêve. Il faut dire que ces mois-ci, je ne dors pas très bien. Chaque jour, un cauchemar différent, mais avec le même thème. Ou du moins, la plupart du temps. Vous savez, ce fameux pacte que j’ai passé il y a de cela presque un an, il ne cesse d’hanter mes rêves les plus morbides. A la base, Grent, mon ex-amant, devait récupérer mon âme, puisque nous avions fini par réaliser mon pacte. Oh, je n’avais pas peur de mourir. Ce n’est pas cela le problème. Dans tous les cas, il a refusé de me tuer. J’ignore pourquoi. Peut-être a-t-il encore des sentiments ? Tch. Les émotions, sentiments, et toutes ces choses semblables n’existent plus chez moi. J’y croyais pourtant. Je pensais qu’après la mort de ma sœur, je n’éprouverai plus rien, rien d’autre qu’une envie de vengeance. L’ancienne MacKayla avait disparu, laissant place à cette Mac sans but, égoïste, et sans cœur. Pourtant … Il y a eu cet individu, ce démon. Il m’a fait changer. Oui, pendant quelques temps. J’ai cru pouvoir éprouver à nouveau quelque chose. C’était une douce sensation. Je me sentais normale à nouveau. Enfin, normal n’est peut-être pas le bon mot vu nos activités quelque peu illégales.

    Quoiqu’il en soit, je replonge à nouveau dans cet univers de noirceur, au goût âcre. Le front en sueur, je fixe quelques instants le plafond, tentant de me remettre de ce mauvais rêve. Finalement, je ferme les yeux, prenant une grande inspiration avant de me redresser. Mes mains se portent à mon visage, le frottant légèrement pour me réveiller, avant de laisser glisser les doigts de l’une d’elle dans mes cheveux, les rejetant vers l’arrière. Entrouvrant mes lèvres, je laisse échapper un soupire. Quel rêve affreux, et pourtant, je sais qu’il n’est pas réel. C’est stupide de les craindre, de faire des cauchemars, alors que l’on sait très bien que ces choses ne sont pas réelles. Ce ne sont que nos craintes premières qui prennent le dessus. Toutefois, je ne pense pas avoir peur de quoi que ce soit. Les démons ? Je leur marche dessus. Les anges ? Je leur crache dessus. La mort ? Elle me fait rire. Surtout lorsque mes victimes me supplient, crient, ou pleurent tout simplement parce qu’ils ne veulent pas mourir. Cela m‘amuse. Quoi qu’à force, cela devient ennuyeux. Généralement, il est plus amusant de les tuer lentement. Mais leurs supplications restent toujours les mêmes. A force, je leur tranche la gorge pour ne plus les entendre.

    Tiens, en y repensant, je pourrai très bien dire que ce sont ces âmes qui me tourmentent, et qui m’envoient ces mauvais rêves. Mais non, ce n’est pas le cas. Je ne culpabilise pas. Ils ne sont rien pour moi. Et si leurs familles veulent les venger, grand bien leur fasse ! Je n’ai que faire de leurs inepties. Dans un nouveau soupire, je finis par me lever, ennuyée par mes propres pensées. Quelque part dans Londres, une personne doit se trouver dans la même situation que moi autrefois ; Lorsque l’on m’a appris la mort de ma sœur, et que j’ai voulu me venger. Aujourd’hui, je me fiche de cela. Elle est vengée, certes, mais à quoi bon ? Je ne me sens pas soulagée pour autant. Pardonner à Grent ? Oui, j’aurai pu. Mais non, je ne sais pas. Je n’ai pas envie de le revoir. De toute façon, je n’ai plus confiance en lui. Donc rester à ses côtés aurait été stupide. D’autant plus que je n’ai plus le moindre sentiment.

    Un grognement s’échappe de ma gorge. Il faut que je cesse de penser à lui. A chaque fois que je me l’imagine, mon échine s’hérisse, et une poussée de colère vient me tordre le ventre. A nouveau, je passe une main dans mes cheveux, tout en me dirigeant vers la salle de bain. Une fois sur place, je baille à m’en décrocher la mâchoire. Il faut que je parvienne à mieux dormir moi … Peut-être qu’avec quelques plantes j’y arriverai ? Enfin, là n’est pas la question. Après m’être mise à nue, je me glisse sous la douche, faisant couler l’eau froide. Un long frisson me parcourt le corps. Je grimace légèrement, alors que mon corps se réveille peu à peu. Pendant que je fais ma toilette, je réfléchis à ce que j’ai à faire aujourd’hui. Je n’ouvre pas la boutique. Je ne suis pas en congé, je le sais bien. Je dois juste amener des livres à quelques adresses. J’ai reçu des commandes. Enième soupire. Je déteste cela. Les commandes. Je dois me rendre chez les personnes concernées. Fort heureusement, j’ai appris, avec le temps, à me repérer facilement à Londres. Même si ce n’est pas mon pays d’origine. Disons surtout que j’apprends, et je retiens vite. J’ai bonne mémoire. Je pourrai citer l’emplacement de chaque livre dans ma boutique.

    C’est plutôt amusant. Quoi que … Non. C’est ennuyeux. Mais en aménageant ici, je n’avais personne à qui parler. Alors, à force de passer, et repasser dans ma boutique, j’ai simplement retenu chaque position de chaque bouquin. En y repensant, je me dis qu’il y a la partie vinyle que je dois nettoyer. Après tout, ces disques sont, certes, récents, mais peu de monde a les moyens de s’acheter une nouveauté pareille. Pourquoi les ai-je mis en vente alors ? Bon. Je n’ai pas à m’en plaindre. Au moins, je peux toujours mettre un peu de musique si je m’ennuie. Même si les clients ne sont pas trop habitués, ils finissent par s’y faire. Enfin, peu importe. Je me contrefiche de mes clients. Du moins, j’essaie de ne pas trop m’en foutre, mais c’est difficile. Surtout quand ce sont des nobles qui viennent, et qui me toisent de leur regard hautain. Tch. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que j’ai le même rang qu’eux. Et que je me fiche de savoir qui ils sont, puisqu’une fois entré dans ma boutique, chaque humain devient un simple humain. Il en va de même pour les démons, ou les anges, ou toute autre espèce ! Pour moi, ils sont tous égaux. Je ne les crains pas. S’ils s’amusent à mettre ma boutique en bazar, je n’hésiterai pas à leur crier dessus de ranger.

    Une fois habillée, coiffée, et après avoir grignoté un petit peu, je descends ai rez-de-chaussée. J’arrive donc dans la librairie, ayant pris un diable au passage. Bon, certes, il est un peu vieux, mais je n’avais pas envie d’en acheter un neuf. Doucement, je pousse la porte de l’arrière-boutique, me retrouvant ainsi au fond, parmi les étagères, et les nouveautés que je dois ranger parmi les autres livres. A côté se trouve une caisse de bouquins ; Les commandes. Je me penche au-dessus d’eux, et regarde à peu près ce que je dois porter. Une grimace déforme mon visage. Bon, ça va, il n’y en a pas trop. Mais cela reste quand même un bon paquet à porter. Derechef, je soupire, saisissant la caisse entre mes mains, et la posant sur le diable. Je me souviens des adresses des personnes à qui ils appartiennent. C’est plutôt un bon point. Je me redresse en grognant, me massant le bas du dos. Après tout, je reste humaine, non ? C’est lourd quand même. Je me saisis de mon outil, et commence ma tournée une fois sortie de la librairie. Et après avoir vérifié qu’elle est bien verrouillée.

    J’entame alors ma livraison, à pied. Je ne vais quand même pas appeler une voiture pour cela. Ce serait exagéré, voire stupide, vu que j’avouerai ouvertement que je suis noble en faisant cela. Or, je voudrai que ce rang soit un secret. Je n’ai aucune envie de le hurler sur tous les toits. Cela me répugne. Peu importe, je pousse le diable en direction de mon premier client. Je porte une robe simple aux couleurs pâles, plutôt beige sale pour ma part. Je ne vois pas comment je pourrai qualifier cette couleur autrement. J’arrive à la maison de mon premier acheteur assez rapidement. Une fois devant, je toque à la porte, signalant ainsi ma présence. Une fois que l’on m’ouvre, je me présente avec mon éternel sourire commercial. Bon Dieu, j’ai déjà envie de rentrer tant cela m’ennuie. Tout sourire, je lui fais signer le bon expliquant qu’il a bien reçu sa commande, avant de lui tendre le livre. L’individu me remercie avant refermer la porte. Je soupire.

    C’est ainsi pendant toute la matinée. Aux alentours de 13h, j’arrive à l’Abbaye avec mon diable. Une fois devant, je regarde le bâtiment, levant les yeux vers elle. Un ricanement s’échappe de mes lèvres. Je sortais avec un démon, je tue des humains, je torture, je me promène avec un diable. Finalement, j’entre, ouvrant la grande porte qui grince à mon passage. Je fais rouler mon petit chariot à l’intérieur, la caisse presque vide. En fait, c’est mon dernier livre. Des personnes sont soigneusement assises sur les bancs, les mains jointes, et la tête baissée vers le bas. Elles prient. Je peux entendre quelques murmures s’élever parmi elles. Marchant de façon presque légère, je m’avance jusqu’au-devant de l’abbaye, cherchant leur père spirituel, plus communément appelé abbé. Arrivée devant lui, je lui souris alors qu’il me reconnait. J’évite de faire les remarques sarcastiques dans un lieu aussi sacré. Bien qu’au fond, je me fiche éperdument de cet endroit, mes clients, je refuse de les perdre.

    Une fois l’affaire conclue, je souris au vieillard, non pas parce que c’est cliché, mais celui-ci est vraiment vieux, et fais volte-face. Je me dirige vers la porte, munie de mon diable et de ma caisse. En marchant, toujours de ce pas léger pour ne pas attirer les regards, ni déranger les croyants, mon regard parcourt la dite foule. Bien qu’au fond, ils ne soient pas si nombreux que cela. Finalement, mes yeux se posent sur un homme, plutôt grand, assis sur l’un des bancs. Mais il semblerait éviter les autres. Il est dans un coin, son couvre-chef cachant son visage. Je lève un sourcil, alors que je passe près de lui. Etrangement, je le sens différent de ces religieux. Ou peut-être suis-je folle ? Allez savoir. En le frôlant presque, je me penche venant ainsi murmurer à son oreille :

    « D’ordinaire, les gens normaux se découvrent lorsqu’ils pénètrent un lieu saint, soufflé-je d’une voix moqueuse. »

    Aussitôt, je me relève comme si de rien n’était, et je sors de l’Abbaye, manquant au passage de faire tomber la caisse. Fort heureusement, personne ne m’a vu. Une fois dehors, je la replace correctement sur le diable, déposant la liste remplie et signée par tous mes clients à l’intérieur. Un soupir de soulagement s’échappe de mes lèvres.






Bienvenue chez moi.
A suivre...
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MessageSujet: Re: Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane]   Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane] Icon_minitimeVen 30 Jan - 14:26



Gémir, pleurer, prier, est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche dans la voie où le Sort a voulu t'appeler, puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. ▬ Alfred de Vigny



A quoi bon être venu jusqu’ici ? Je ne me sentais pas très bien, entrer comme ça dans un lieu saint et pur, entendre ces croyants prier et murmurer des supplications pourtant à peine audibles entre eux ; mais j’entendais tout, ils désespéraient bien trop fort de leur destin, de leur vie, de leur famille, de leur métier. A certain tout semblait un échec et acharnement divin, d’autres y voyaient une épreuve à surmonter et prouver sa ‘’valeur’’ …
Les êtres humains étaient beaux et intéressants, mais Dieu qu’ils sont lais dans une église, à remettre leur existence entre les mains d’une chose dont ils ignorent tout, une chose invisible à leurs yeux, et impalpable à leurs doigts.
La civilisation aurait dû en rester aux religions polythéistes, ou simplement s’abstenir d’inventer un tel principe et se chercher d’autres raisons d’avancer, mais des raisons valables : Pas comme ‘’Dieu’’.
Des raisons présentes, immédiates et montrables du doigt.

Je prie pour vous, humains, pour vous et pour votre salut dans une chose plus belle et moins capricieuse.

Des roues ? A moins qu’il y ait un mime dans les priants, un bruit de roues vint s’ajouter dans les murmures. Gardant la tête basse, le front et le visage masqué par mes cheveux et mon couvre-chef, je jetais un rapide coup d’œil. Un diable, avec une caisse. Une commande ? Des bougies ? Un sourire moqueur se dessina sur mes lèvres ; inutile d’y prêter attention.
J’allais me contenter de rester ici encore quelques minutes avant de sortir et reprendre ma promenade où je l’avais laissé, j’avais vraiment envie de me dégourdir aujourd’hui, et j’ai actuellement du mal à rester en place. Mais patience.
Les roues s’étaient tus un instant, pour faire le chemin inverse finalement, dans le même ton monocorde. Peut-être même plus lentement. Par pitié mais faites que cette personne se dépêche de sortir d’ici, c’est absolument désagréable tous ces murmures d’aveux mêlés au bruit de ces roulettes qui grinçaient sur le sol.

   
 
▬ « D’ordinaire, les gens normaux se découvrent lorsqu’ils pénètrent un lieu saint »

Mon sang ne fit qu’un tour dans mes veines et une rage folle explosa en silence en mon être de façon parfaitement invisible, on venait de murmurer à mon oreille, je déteste cela, mes oreilles sont beaucoup trop sensibles, sur la surprise j’avais même agrippé le banc et y avait enfoncé mes griffes, laissant gindre un craquement dans le bois de ce dernier.
Une voix de femme, et visiblement jeune : Bien, je la déteste. Un frisson était en train de me parcourir de toutes parts c’était tout bonnement … Insupportable. Non pas que je déteste frissonner, je détestais ce genre de moyen pour y parvenir, souffler un murmure à mes oreilles alors que je ne m’y attends pas ; c’est tout bonnement détestable et agaçant !
Premièrement, on ne s’en prend pas à mes oreilles impunément, et deuxièmement : Mon, chapeau, est très bien, où il est. Et personne, n’a le droit de me dicter où le mettre, qu’importe le lieu. J’ai déjà fait l’effort d’entrer dans un tel endroit, je ne permettrais pas que l’on critique ma bonne foi.
Les roues se remirent en route et on entendait la porte s’ouvrir puis se refermer, et un autre bruit comme quelque chose qui perdait l’équilibre et manquait de tomber.
Ce crime ne restera pas impuni. Dans un geste prompt mais silencieux je me relevais et fis volte-face pour m’avancer vers la porte que je repoussais jusqu’à la faire cogner bruyamment contre la pierre de la bâtisse avant de la laisser se refermer d’elle-même dans un long son strident de vieille porte en bois grinçante.

Etrange, elle était toujours là, à quoi bon passer une porte si c’est pour rester de l’autre côté ? Je vous jure.
Elle avait une chevelure soignée et d’un châtain couleur des blés. Et bien qu’elle ne fût pas face à moi, il me semblait pouvoir distinguer un coloris d’émeraude dans ses yeux. Mais le plus désopilant chez elle à voir était sa taille, on pourrait la prendre pour un enfant aussi bien par la taille que son visage, à moins que ce ne soit ce qu’elle est vraiment. Dans un soupire je m’approchais d’elle et venais même me coller à elle de ma grande taille, la tête plus basse encore qu’avant afin de pouvoir la voir : Comment peut-on être si petit, le torticolis était assuré après un quart passé à la fixer ainsi, je pense.

   
 
▬ « Mon couvre-chef vous pose-t-il un problème, petite chose ? »

Je pris le temps de la dévisager du regard, et d’analyser ses traits un par un, d’observer son visage et ses yeux, la courbure de ses lèvres, tout ce qui était sujet à être différent d’une autre personne. Bien qu’un moment mon regard s’était déposé sur la caisse maintenue sur le diable, il y trainait une feuille au fond, avec des noms et des signatures, ainsi que … C’était loin, j’avais un peu de mal à lire d’aussi haut sans me baisser ou rapprocher ce bout de papier, mais cela ressemblait à des titres. Peut-être des livres ? J’aime les livres. Sources de connaissances et de possibles curiosités, les livres sont une chose que j’apprécie grandement et la lecture, une pratique que j’idolâtre.
C’est étrange, elle dégageait une odeur que j’avais déjà sentie sur quelqu’un que je connaissais, mais je devais sans doute me tromper.
Mes yeux de saphirs étaient à nouveau accrochés à son visage, j’attendais une réponse, le visage presque stoïque, mais pas insensible, car mes expressions s’exprimaient à travers mes pupilles, profondément ancrées dans ses iris.

J’étais tout de même en train de réfléchir à cette odeur vaguement familière par le biais de quelqu’un, mais où ? Où avais-je bien pu la sentir … J’avais envie de trouver tout de même, sinon ça allait m’empêcher de réfléchir plus tard, et j’allais bloquer sur cette interrogation.
Trouve Aleks, trouve. Réfléchit, rappelles-toi …
Un démon … Un jeune démon, un petit démon … Aux cheveux gris … Son tuteur était un ami … C’était … Bon sang de bon soir, pouvoir vivre longtemps c’est pratique mais avoir trop de choses en mémoire : Non.

Tiens, je souris, alors que j’étais perdu dans mes pensées, pour une raison qui m’échappe par contre … Bah. Elle n’aura qu’à l’interpréter comme elle en aura envie. Grent !
Mais je me demande quel type de relation il pouvait bien entretenir avec cette personne pour qu’il traîne son odeur sur lui, les quelques fois que je l’ai croisé.
Avoir trouvé la réponse à cette question bien futile ne m’avance à rien, qui plus est, il s’agit d’un gamin que je n’apprécie guère, son maître était bien plus réfléchit, et cultivé : C’était un démon bien. Ce genre de démons se faisait rare, des vieux démons. Les jeunes, les nouveaux, qui expérimentent leur potentiel et leurs capacités sont bien trop … Introvertis. Et lorsqu’ils sont dépassés par ce qu’ils font, ils oublient, ou masquent. Mais assumer n’est jamais, ou rarement un principe qui leur passe par la tête. C’est tout simplement désagréable et désobligeant, ils sont également, si introvertis, qu’ils gâchent des vies humaines en nombre. Et pourquoi ? Par plaisir, par folie, par cupidité ou jalousie : Ou bien par peur.
Là était tout le problème, ils sont incapables de se contrôler ou de se maîtriser lorsqu’il le faut, car être ‘’puissant’’ ne signifie pas être insensible ; et ils l’oublient bien trop vite, ce détail pourtant important. On peut être capable de tuer parce que l’on en a le pouvoir, mais on sait ce que l’on fait, pourquoi on l’a fait, et on n’oublie jamais. Un bon monstre n’oublie jamais le visage, ou la voix d’une victime, ou encore comment il l’a tué. Celui qui oublie est un monstre horrible dans tous les aspects, il agit en monstre mais ne veut pas se rappeler, ou réfléchir comme un monstre, et agit comme s’il n’avait jamais voulu tuer, jamais voulu être ce qu’il est.

On ne naît pas humain, on le devient. C’est la même règle pour nous : On ne naît pas démon, on devient un démon. Agir comme un démon et ne pas l’assumer, se l’avouer ; c’est stupide, et même agaçant quand j’y pense. Mais qu’à cela ne tienne, pourquoi y réfléchir ? Surtout en pensant, encore si j’en parlais avec cette … Humaine visiblement à l’odeur, ce serait étrange, mais normal. Enfin, presque normal, mais en tout cas le débat aurait plus de sens. Mais inutile d’y penser plus que ça, je m’en souviendrais une autre fois et je me tiendrais les mêmes propos parce que je penserais toujours ainsi, c’était l’un de mes propres traits de caractères favoris.

   
 
▬ « Puis-je au moins savoir comment se nomme la petite impétueuse qui se permet de parler sur les manières des autres en public alors qu’elle-même, faisait un bruit impossible avec son objet à roues dans le même dit-lieu ? »

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MessageSujet: Re: Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane]   Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane] Icon_minitimeLun 16 Fév - 17:49


Il    y    a    des    jours    il    vaudrait    mieux    rester    au    lit.


─ PV Aleksandr D. Ezequiel.









  • MES YEUX SE TOURNENT VERS LA GRANDE BÂTISSE. Pourquoi tant de croyants ? Ils sont stupides, et aveugles. N’est-ce pas à cause de cela que tant de guerres se déclarent ? N’est-ce pas là les Eglises ou les Abbayes qui dirigent les pays, et non les rois, les souverains, les empereurs, ou je ne sais quoi d’autres ? L’humain n’est décidément pas fait pour vivre. Ils se battent pour quoi ? Pour de banales disputes. De plus, ceux qui se battent n’ont rien demandé, non ? Ce sont les plus hauts placés qui nous donnent l’ordre de partir à la guerre. Et eux, que font-ils ? Rien. Ils nous observent. Ils nous regardent nous entretuer. Ce sont eux qui devraient se battre. Ainsi, les problèmes se régleraient sans trop de sang versé. Un soupire s’échappe de mes lèvres. A qui voudrai-je faire croire cela ? Moi-même j’adore voir ce liquide pourpre se déverser sur les dalles au sol. Le voir goutter contre ses pierres sales que nous piétinons chaque jour. Je pouffe doucement.

    Mon regard se pose à nouveau sur mon carton de livres. Dorénavant vide. J’avais demandé un acompte pour tout bouquin commandé. Ce qui fait que maintenant, je me balade avec une petite bourse remplie d’argent. Sans l’acompte, il serait déjà rempli à ras bord. Je risquerai plus facilement de me faire voler. Moi ? Me faire voler ? Ne me faites pas rire. Je risquerai surtout de dévoiler ce qu’une simple libraire telle que moi souhaite cacher aux autres. Comme des soirées de tortures avec des inconnus trouvés dans la rue. Il suffit de se rendre dans le quartier des catins, et de ramener sa proie. A chaque, je change d’endroit, et je préfère observer mes futures victimes. Il serait dommage de tomber sur un garde sous couverture. Ou sur une personne assez riche, et connu pour pouvoir faire un scandale lors de sa disparition. Bon, j’avoue la plupart du temps, je préfère me procurer des nobles. Parmi tous les humains, ce sont ceux que je hais le plus.

    Un instant, je m’arrête, réfléchissant. Auparavant, il m’était plus simple de me trouver des victimes, puisque j’avais Grent à mes côtés. Il m’aidait à repérer les anges, les démons, les shinigamis, ou autres espèces pour ne pas me retrouver face à un immortel. Sans lui, je serai probablement déjà morte. Je laisse s’exhaler un énième soupire, avant de fermer les yeux. Finalement, il m’était bien utile cet individu. Mais le mal est fait. Et pardonner, c’était l’habitude de l’ancienne MacKayla. Celle qui vivait auprès de ses parents, dans son domaine en Georgie. Une noble qui, malgré ses dires, était plus égoïste qu’elle ne le pensait. Je déteste cette part de moi. Celle d’où vient ma pitié pour les autres. Pourquoi détester les nobles si j’éprouve de la pitié ? Simplement parce que la plupart sont des humains sans cœur, qui n’hésitent pas à rabaisser leurs domestiques. Je ne dis pas que tous sont comme ça, non. Mais la plupart, oui.

    Peut-être que j’ai tué quelques innocents parmi tous ceux-là. Peut-être … Mais pour moi, ils sont tous dans le même panier. Même moi. Voilà pourquoi je m’autorise à tuer. Parce que je suis une noble, donc une personne exécrable, bourrée de frics. En arrivant à Londres, j’ai tout fait pour cacher mon rang. Cela a fonctionné, sauf pour les plus intelligents. Cela me dépasse … Mais allez effacer vingt et un an de votre vie en quelques jours. La façon que vous avez à manger, à vous habiller. Cela va même jusqu’à votre façon de marcher ! Fort heureusement, j’ai longtemps observé mes domestiques. Il faut dire qu’autrefois, je passais un temps fou avec eux. Je les adorais. Ils étaient très gentils. Et maintenant ? Je ne sais pas ce qu’ils sont devenus. Et je déteste la race humaine en générale.

    La porte de l’Abbaye claque. Je manque de sursauter, et fait tomber la bourse que j’avais en main. Une injure murmurée s’échappe de mes lèvres. Je m’abaisse pour tout ramasser avant de me redresser, rangeant le tout dans ma poche. Je me saisis du diable, prête à avancer avant de sentir quelque chose se presser contre moi. Aussitôt, je me fige. J’essaie de calculer la situation. Malgré mes dires, je me tiens toujours droite, et dans ces circonstances, ce geste pourrait me sauver la vie. Enfin, pas tant que cela. Mais vu où ma tête est posée contre la personne qui se tient derrière moi, je peux aisément savoir qu’il est bien grand. Le silence règne alors. Comme si tout était soudainement mort autour de moi. Humains, comme animaux. J’entends les battements de mon cœur se mêler aux siens. Une voix s’élève alors, brisant ainsi le mutisme de la scène. Mes sourcils se froncent. Un couvre-chef ? Je ferme les yeux quelques instants. Non mais je rêve ? Cet homme m’a suivi jusqu’ici pour me répondre ? C’est bien ce que je pensais ; Un individu dans un cloître pareil qui ne se découvre pas à son entrée n’a aucun respect pour l’endroit. Donc, sa venue n’était pas dans le but de chercher une voie spirituelle, ou même celle de prier. Sinon, il ne se serait pas dépêcher de me rattraper pour me sermonner sur un sujet aussi ingrat. Il se serait probablement rendu compte de son erreur, et l’aurait retiré. Lui, il semble différent des autres. Je ne peux pas vraiment dire s’il est normal ou non. Et je ne suis pas censée être au courant qu’il existe des démons, des anges, ou autres. Aucun humain ne devrait le savoir. Et s’ils l’apprennent, ils finissent bien souvent morts. Surtout en ce qui concerne les démons. Ils ne m’effraient pas. Je dois même dire que je les adore. Mais ça, c’est mon petit secret.

    Lentement, je lève la tête vers lui, le regard noir. Je n’apprécie pas que l’on me regarde de haut. Il semble tout de même me dévisager. A ma grande surprise, l’homme qui se cachait sous ce chapeau était jeune. Son regard est à la fois pénétrant, et intimidant. On a envie de le fixer sans relâche, et de détourner le regard. Aucune émotion ne semble déformer son visage. Pas la moindre trace de curiosité malsaine, de colère, ou de tristesse. D’ailleurs, pourquoi ces émotions-là ? Je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est que seuls ses yeux parlent. Je claque la langue au palais, répugné de voir une personne qui dégage une si belle aura. C’en est écœurant. Je grimace, les sourcils froncés, le nez plissé. Il me dégoûte. Et il hausse me prendre de haut. Pourtant, il n’a rien fait, je le sais. Mais rien que sa position face à la mienne, on penserait facilement qu’il souhaite m’intimider. Ses yeux glissent vers mon carton. Oh, alors il serait curieux ? A nouveau, il semble me fixer. D’une manière étrange. C’est comme s’il était absent, mais que son regard s’est bloqué sur moi. Je retrousse légèrement les lèvres, laissant apparaître mes dents, comme si je grognais. Mais non, je dois rester digne, et non me prendre pour un animal.

    Soudain, un faible sourire vient étirer ses lèvres. Derechef, je fronce les sourcils, prête à me défendre. Quel est donc ce sourire ? Pourquoi ? Aurait-il eu des pensées malsaines ? Non, un homme ainsi vêtu, en plein milieu de la ville, et près d’une Abbaye n’oserait jamais avoir de si sombres pensées. Peut-être plus tard, dans une ruelle étroite alors. Ses lèvres se mettent alors à bouger. Oh, tiens, il parle à nouveau ? Sa voix est étrangement vibrante. Elle semble contradictoire … Forte, et douce à la fois. Rien qu’à voir ses yeux, ses vêtements, sa façon d’agir avec moi, ainsi que ses mots, aucun doute ; C’est un noble. Je grince des dents ; Je le déteste. Je serre les poings, avant d’en brandir un vers le haut, donnant ainsi un coup à la mâchoire de l’inconnu. Aussitôt, je m’éloigne de lui pour lui faire face, croisant les bras. Ah, si les yeux pouvaient tuer, cet individu serait mort sur le champ. Mais finalement, mon visage s’adoucit, alors que je soutiens son regard, une lueur de défi scintillant dans le mien :

    « Puis-je savoir qui est cet odieux personnage qui n’a rien à faire dans une Abbaye, et qui y est entré comme pour fuir quelque chose ? demandé-je, souriant en coin. Vous entrez dans un cloître sans prendre la peine de vous découvrir. Première erreur. Vous priez, mais vous prêtez attention à mes paroles, au point de mal les interpréter de sortir dans cet endroit pour me retrouver. Deuxième erreur, ajouté-je avant de commencer à montrer mes doigts pour compter les différentes propositions. Vous n’êtes pas là pour prier. Soit, vous suiviez quelqu’un. Soit, vous échappiez à quelqu’un. Ou alors, vous n’êtes qu’un noble idiot, et inculte concernant la religion. »

    Je lève un sourcil, le fixant en reprenant mon sérieux. Que croit-il ? Avoir le dessus sur moi ? Impossible. Et s’il essaie de me manipuler, il crèvera avant de se rendre compte de sa troisième erreur.






Bienvenue chez moi.
A suivre...
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MessageSujet: Re: Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane]   Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane] Icon_minitimeMer 18 Fév - 23:04



Gémir, pleurer, prier, est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche dans la voie où le Sort a voulu t'appeler, puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. ▬ Alfred de Vigny


Je continuais de la regarder passivement, donc sans un seul mouvement. Le simple fait d’être collé à elle était amplement suffisant, pour preuve, elle se contenta de relever la tête pour soutenir mon regard sans chercher à se dégager : Alors pourquoi la tenir et la retenir ? C’est comme si, dans un sens, elle était déjà dans ma toile, une toile tissée par mon aura et de par mes manières suggestives de communication, comme l’expression dans les yeux.
Ses pupilles avaient beau me dévisager, elle semblait … Perplexe ? Peut-être était-elle en train de m’analyser, moi et mes fameuses manières ! Mais dans ce cas, pourquoi retrousser les lèvres pour me montrer sa dentition ; comme prête à me grogner dessus tel un animal sauvage ? Surtout qu’elle ne faisait que montrer ses dents, pas un seul son ne vint s’échapper de sa gorge. Mais ce n’était certainement pas l’envie qui devait lui manquer. Pourtant, à quoi bon se retenir ? Il était encore tôt, on avait donc beau être dans une grande rue, et surtout aux abords de l’Abbaye de la capitale, il n’y avait pas grand monde : Alors pourquoi. Pourquoi se retenir comme pour donner, une impression ? L’impression de ne pas vouloir se rabaisser dans un lieu public à un tel comportement ?

Une manière de noble voilà tout ce que j’avais à dire, ils font toujours tout pour maîtriser les apparences quand ça peut devenir un désavantage que de se laisser aller, ou mal vue. Ou tout simplement en dehors de leurs forces sur l’instant, par paresse.
Mais … Elle semblait fière.
Elle fronçait également les sourcils lorsque je me mettais à sourire faiblement. Comment un sourire ne peut-il pas … Plaire ? Si c’était un sourire moqueur encore j’aurais compris, mais c’était loin d’être le cas en cet instant. Pour une fois que je n’allais pas trop vite en besogne, je tombais sur une humaine visiblement contrariée, et pas qu’un peu, et ça, c’est le coup qu’elle vint décocher à ma mâchoire qui me le fait penser.
Après m’avoir entamé les maxillaires elle eut un mouvement de recul et elle me fit face, en croisant les bras alors que je levais une main sur mon visage pour me masser là où elle m’avait frappé. Comme quoi, ce n’est pas parce que vous êtes plus grand qu’un autre qu’il ne peut pas vous atteindre pour autant. Elle ne m’a pas vraiment fait mal certes, mais elle m’a tout de même prit par surprise. Par contre … Mon chapeau, lui, est tombé de ma chevelure, la relâchant et la faisant virevolter dans sa chute.
Je n’avais jusqu’à maintenant jamais vu une telle manière d’engager une réponse à une discussion spontanée, c’est ce que j’appelle un manque cruel de manières. Mais je ne pus pas prêter davantage d’attention à mon couvre-chef maintenant au sol, elle avait une idée derrière la tête, cela se lisait dans son regard qui cherchait … Une dualité évidente.

 

▬ « Puis-je savoir qui est cet odieux personnage qui n’a rien à faire dans une Abbaye, et qui y est entré comme pour fuir quelque chose ? Vous entrez dans un cloître sans prendre la peine de vous découvrir. Première erreur. Vous priez, mais vous prêtez attention à mes paroles, au point de mal les interpréter, de sortir dans cet endroit pour me retrouver. Deuxième erreur. Vous n’êtes pas là pour prier. Soit, vous suiviez quelqu’un. Soit, vous échappiez à quelqu’un. Ou alors, vous n’êtes qu’un noble idiot, et inculte concernant la religion. »


Elle comptait sur ses doigts les deux erreurs que, visiblement, j’ai commis en entrant dans l’abbaye. Elle avait de la suite dans les idées. Et son raisonnement n’est pas vraiment faux, je devais bien lui concéder au moins cela. D’ailleurs, elle précisa ‘’noble idiot’’, elle avait également mit à jour mon statut social. Sans doute mes fameuses manières qui se sont retournées contre moi.
Encore un mouvement de sourcil ; de la fierté ? Une sensation d’égalité, voire de supériorité ? Allez savoir. Un soupir vint s’échapper de mes lèvres sans pour autant déformer mon visage de son état stoïque, je pensais toujours plus être tombé sur une jeune fille contrariée, la précision d’idiot à la suite de mon statut découvert n’était pas des plus amicales, même pour un démon : Ça au moins, elle ne l’avait pas découvert ! Mais ce n’était pas comme si j’allais le lui dire, j’allais simplement me contenter de le penser. Avait-elle quelque chose contre les nobles ? Son comportement fier est pourtant assez ressemblant à celui de ces personnes privilégiées dont je fais partie. Mais je suppose que l’on peut être un noble et ne pas les apprécier pour autant. Même une petite raison, aussi infime peut-elle être, est amplement suffisant pour en arriver là.
Moi je suis un noble espagnol mais je n’apprécie pourtant pas ceux qui sont au pouvoir, tout ça parce que c’est un pouvoir que j’aurais aimé posséder ! Bon, d’accord, ce n’est pas vraiment un bon exemple, la couronne espagnole est diablement tentante comme possession et je suis assez frustré que les nobles humains fassent tout pour m’en écarter alors que je ne suis pas moins légitime qu’eux à sa succession. Je suis juste ‘’un peu’’ plus vieux qu’eux et capable de garder ce pouvoir entre mes mains pour un certain temps. Ils savent surtout que je n’irais pas réclamer cette place par la force, les tuant jusqu’aux derniers alors que je le pourrais, ce n’est tout simplement pas amusant, d’obtenir le pouvoir par la force : Et ils en profitent ces malotrus distingués.

Mais revenons-en à la demoiselle ici présente … Dont j’ignore toujours le nom car elle a omis de me répondre quand je le lui ai demandé, et ce plutôt gentiment et poliment encore je trouve. Deuxième clair manque de manière. Chacun ses erreurs, je suppose ? Mais j’allais garder ce commentaire pour moi-même, encore une fois, il était parfaitement inutile de commencer à répondre ainsi pour s’enfoncer dans cette voie-là, une voie-là qui n’allait pas bien finir sinon, très probablement.
Je finis par me baisser pour attraper mon chapeau et e relevais en le tapant pour en extirper la possible poussière qui aurait pu avoir l’idée de s’y loger, une idée qui ne me plaisait pas, évidemment. Aucun homme, ou démon, qui se respecte, ne laisserait de la poussière poser ses valises dans son couvre-chef. Pas un seul, vous m’entendez ? Un être qui se respecte, respecte sa tenue constamment. Et sans faillir.
Une fois cette opération achevée je vins replacer ma chevelure derrière ma nuque et mes épaules avant de reposer ma coiffe par-dessus.
C’était tout de même, beaucoup mieux comme ça : Un démon prénommé Aleksandr D. Ezequiel sans son chapeau n’est pas un démoniaque Aleksandr D. Ezequiel qui se respecte ; et ce démon sait comment se respecter … Et parfois, il sait également se faire respecter. Il était temps de répondre à l’humaine, en connaissance de son nom ou non.

   
 
▬ « Odieux, voilà un bien dur et implacable terme qui vient de s’échapper de vos commissures mademoiselle. Mais je suppose que je peux alors remplacer mes dires de ‘’petite’’ par myrmidon, ou demi-portion. Même si cela reste encore plutôt correct je trouve contrairement au mot dont vous m’avez affublé jeune fille. Les lieux tels que celui-ci ne sont pas interdits au public, n’importe qui peut y entrer, même une petite dame pour y critiquer ceux qu’elle voit, même un homme qui ne prend pas la peine de retirer son couvre-chef, comme vous l’avez si bien fait remarquer. J’aime beaucoup mon chapeau, et j’aime le porter. Je n’apprécie guère devoir le retirer, qu’importe la raison ; je pourrais dormir avec tous les soirs s’il le fallait. Première erreur justifiée. Ensuite, qui a dit que je priais ? Ce n’est marqué sur le front de personne, et si l’on devait écrire sur la tête des gens ce que font les personnes qui se rendent dans pareil endroit, on aurait quelques ‘’se fait abuser par le curé’’ ou encore ‘’explore la nonne qui puise de l’eau dans la cour de l’Abbaye tous les matins à 8h’’ vous ne croyez pas ? Pour en revenir donc à ma possible prière, si je ne prie pas je peux prêter attention aux paroles que l’on m’adresse, surtout si c’est simplement pour me dire que le port du chapeau est mal vu dans un lieu saint, et ce d’un air sarcastique. Et venir jusqu’ici pour m’en plaindre est sûrement plus amusant et agréable que le fait de rester assit à l’intérieur à ne rien faire. Deuxième erreur justifiée. Autre chose ? »

Un nouveau soupir s’échappa de mes lèvres. Il fallait bien que je reprenne mon souffle après autant de parlote, et ce pour des balivernes, pourquoi diable est-ce que je me donnais la peine de me justifier d’abord ? Bah … Ce qui est fait est fait je suppose. Ce n’était pas si ça avait la moindre importance, j’allais juste passer pour un noble idiot, je suppose, une fois de plus. Par contre, depuis un moment je sentais quelque chose, un regard, et pas seulement posé sur moi, mais également sur la jeune dame avec qui je discutais, calmement, chose que j’aimais à préciser et répéter car cela est un fait plutôt rare en ce qui me concerne. Je tournais la tête pour la lâcher du regard quelques instants ; finalement mes sourcils vinrent se plisser également dans ce processus, perturbant l’impassibilité calme et sereine de mon visage. Un agent de police ? Oh non, la dernière fois que j’en avais croisé un, ça c’était mal passé, pour lui. En me voyant l’observer, il détourna un instant le regard également, mais finalement il s’approcha, demandant si tout se passait bien, s’il y avait un problème entre moi et la demoiselle : Tu étais obligé de nous regarder toi ? De faire une ronde ici ? Il n’y a presque personne, juste deux ou trois personnes toutes les 15 minutes qui entrent ou sortent de cette satanée église derrière moi. Autant résoudre cela d’une manière ‘’politiquement correcte’’ et de poursuivre sur ma lancée : On ne tue, ou blesse personne.

   
 
▬ « Tout va bien Monsieur, laissez-moi vous présenter mon insigne et mes armoiries … »

Pour une fois que je ne portais pas ma bague en argent avec les armoiries de ma famille aux doigts en plus j’étais obligé de la sortir pour calmer un vulgaire agent de police qui traînait par-là, comme par hasard ! Il y a vraiment des jours où je devrais rester au lit, et ne pas bouger comme une espèce de pantin désarticulé, incapable de se mouvoir ou de faire quoi que ce soit de lui-même. Je plongeais ma main dans une de mes poches : Elle n’était pas dans celle-ci. Je jetais un coup d’œil vers la jeune fille, avec un air ennuyé cette fois-ci, car oui, la situation jusqu’à maintenant avait au moins le mérite d’être intéressante et amusante, mais là : C’était le désœuvrement absolu. Merci beaucoup Monsieur, je vous applaudis, et je vous tire mon chapeau. Dans une autre vie et un autre espace-temps. Au moins un autre continuum. J’essayais une autre poche de ma veste, et je sentis le bijou au métal froid et marqué, orné ; enfin te voilà toi. Je le pris, poing fermé sur lui, et le sortis de ma tenue, pour tendre lentement mon poing vers l’agent de police, le gardant encore fermé pour éviter de faire tomber ma bague, bien qu’il était tout simplement impossible que cela arrive.

Le temps semblait s’être ralentie, ou c’était vraiment moi qui prenais mon temps pour approcher ma main de l’officier pour lui montrer l’objet en question preuve de mon statut, pour qu’il nous laisse vite tranquille, mais en même temps … Je réfléchissais tellement que le temps était presque stoppé … Encore une fois, pourquoi est-ce que je perdais mon temps à me justifier, à vouloir me donner une raison pour telle ou telle chose ? C’est un truc pour les humains, ou pour les imbéciles … Je ne suis ni un humain ni un imbécile, je suis un démon, je suis un noble, et je fais ce que je veux quand ça me plaît … Pourquoi est-ce que je devrais montrer à cet impétueux et grossier personnage ce que je suis pour avoir la paix ? Il était si proche … Suffisamment proche pour que je le transperce de ma main en pleine poitrine … Et finit les problèmes … J’entendais sa respiration … En fonction de sa taille, je voyais pertinemment où enfoncer ma main dans sa chair pour faire le plus dégâts à son organisme incapable de se régénérer … Si j’étais un vampire je verrais en plus, clairement ses veines à son cou, j’entendrais son sang couler dans son corps … J’ai vraiment envie de le détruire maintenant … Je suis un démon … Et un misérable humain qui n’en vaut pas la peine m’importunait tout bonnement, comme s’il le devait, alors que la seule chose qu’il me devait et ce par obligation, c’était de ne pas se mettre sur ma route … Tout ce qu’il avait le droit de faire à m’encontre était de m’accepter et d’accepter ce que je fais … De baisser le regard quand je le dévisage et de se plier en quatre jusqu’à s’écraser le visage contre le sol quand je passe devant lui … Stupide humain … Stupide … Misérable … Lamentable … Minable … Miteux … Abject … Honteux … Infâme … Méprisable … Et …

   
 
▬ « Vulgaire … Humain … »

L’officier grimaçait, et palissait à vue d’œil. Et doucement, il commençait à se courber et tituber. Sa chair était molle comme de l’éponge, et son sang chaud, une douce et agréable chaleur qui sentait la mort. Sans m’en rendre compte je l’avais vraiment planté avec ma main le bougre, et visiblement … Il n’avait pas l’air d’apprécier. Tu m’étonne … Maintenant que j’y prêtais attention, je constatais que j’avais percé son poumon droit après avoir brisé quelques-unes de ses côtes sur le passage. Je n’avais même pas fait attention au bruit des os qui se brisent … Voilà ce qui arrive lorsque j’essaye de rester calme, je suis complètement ailleurs quand je fais une bêtise. Attendez, j’ai dit une bêtise ? Balivernes : Quand on fait ce que l’on veut, il n’y a rien de vos actions que l’on peut juger de bêtises. Je retirais ma main de sa poitrine, faisant grincer ses côtes brisées et la plaie béante dégouliner de sang humain. De sang de vulgaire humain. Mais bon, autant faire preuve de ‘’politiquement correcte’’ malgré tout. J’avais toujours ma bague en main, je pris alors la peine de retirer mon gant couvert de sang pour le jeter par terre afin de mettre le bijou et le présenta -avec un sourire narquois et sarcastique- à l’homme qui tombait lentement à la renverse.

   
 
▬ « Mais vous pouvez constater qu’il n’y a aucun soucis … Vous pouvez nous laisser, et partir … L’esprit tranquille. »

Le corps tomba raide au sol dans un bruit de chair déjà dépourvu de conscience, ses globes oculaires avaient beau être aussi ouverts que ceux d’un chat, il n’y avait plus aucune lueur de vie, j’y étais allé … Peut-être trop fort. Je suppose qu’il ne partira alors pas l’esprit tranquille. Pas grave, je m’en fichais de toute façon alors à quoi bon, je poussais un soupire de dédain au cadavre et me je refis face à la demoiselle au nom inconnu qui venait d’assister à la scène : Que faire d’elle maintenant ? Un sourire se dessina sur mes lèvres, mais il était différent de très loin de celui que je lui avais adressé plus tôt. Sa chair devait être délicieuse à déchirer, certainement plus que cet homme en tout cas … Je ricanais. J’aurais pu régler mes problèmes depuis le début de cette journée de cette façon, mais tel un égoïste je n’en n’avais fait qu’à ma tête ! Rha !
Ça m’apprendra, et c’est tout ce qu’il y a à dire sur le sujet.
Au moins il y avait une bonne nouvelle, je ne m’étais pas salie la main ! Juste la manche de ma veste … Mhpf … Avec ma fainéantise légendaire, et ce malgré mon amour propre, je finirais par la jeter pour la remplacer tout simplement. Bah, ce n’était pas comme si j’étais en manque de vêtements. Et tant qu’à faire, autant regarder cette feuille que la jeune fille avait dans sa caisse, sur son diable. Ce que je fis, je me baissai avec grâce pour me saisir du document : Des noms, des chiffres, et des … Titres de livres ? Ho. Elle vendrait des livres ? Une libraire ? Intéressant … Ou pas, bon diable mais qu’est-ce que je suis en train de refaire ?! Ô moi ; Aleksandr D. Ezequiel, remet cette feuille dans sa boîte !
Un soupir, un haussement d’épaules, et je lâchai la feuille au-dessus de la caisse, la laissant retomber, à côté de la caisse : Ô moi ; Aleksandr D. Ezequiel, pourquoi tu n’as pas remis la feuille dans sa boîte ?! Bon, l’hilarité de la situation dépassait un certain plafond, cela méritait bien un petit tour de magie. Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait un petit tour de magie.
Je pris mon chapeau en main et y plongea une main, je fouillais … Je fouillais … Et j’en sortis une corne ! Je remis mon chapeau sur la tête, je fixais l’instrument à couinement avec … Grand intérêt … Et fascination … Et je pressais la partie molle pour en faire sortir un magnifiquement couinement d’ailleurs, un sourire large, carnassier, et démoniaque sur le visage : Ce honk était pour toi, misérable policier, et pour pousser le vice jusqu’au bout, je dirais, face à cette église, que ce cadeau funéraire que j’étais en train de t’octroyer ; était, un sacré, miracle. Amen. Je fis couiner l’objet une seconde fois, pour mon plaisir personnel, avant de le laisser tomber sur le cadavre baignant dans son sang. Ça, c’était ce que l’on peut appeler, une bonne journée.

Je lançais un nouveau regard à la jeune fille … Et je réfléchissais à quoi faire d’elle, ou avec elle, bien que cela voulait dire de toute façon la même chose. Mais je réfléchissais sérieusement. Bien que … La seule option que j’envisageais restait dans l’aspect hilare de la situation dont le contrôle m’avait échappé. Sans perdre mon sourire, je vins pencher la tête en la fixant d’un air … Diaboliquement joyeux, mon visage irradiant de bonheur.

   
 
▬ « Accepterais-tu, ou accepteriez-vous, de bien vouloir m’amener chez vous, et peut-être, me cacher, et reprendre cette discussion autour d’une bonne tasse de thé, et d’une délicieuse sucrerie ? »


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MacKayla Lane
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MessageSujet: Re: Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane]   Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane] Icon_minitimeLun 2 Mar - 19:35


Il    y    a    des    jours    il    vaudrait    mieux    rester    au    lit.


─ PV Aleksandr D. Ezequiel.









  • PUIS-JE DIRE QUE JE SUIS FIÈRE DE CE QUE JE FAIS ? Non, pas vraiment. A vrai dire, je pense surtout que cet inconnu m’insupporte. Venir me rattraper simplement pour me faire la morale pour un banal chapeau. Voilà bien quelque chose de ridicule, non ? Pour ce que j’en ai à penser. Peut-être que la plupart des femmes n’auraient pas cherché à rétorquer, à se dresser devant un homme. Encore moins face à un individu tel que lui. Inutile de se voiler la face. Cet être ne pourrait jamais cacher sa noblesse. C’en est presque gravé sur son front. Tch. Pathétique. Peut-être est-ce mon rang social qui me permet de lui parler ainsi. Ou bien, il s’agit simplement de mon caractère. Je ne supporte pas ce genre de personne. Mais je ne ferai pas comme la plupart des nobles. En voyant un de mes semblables, je n’irai pas le complimenter. Je ne vois pas l’intérêt de couvrir mes arrière-pensées. C’est d’autant plus stupide. Enfin, si cela les amuse, grand bien leur fasse ! Pour ma part, cela n’est rien de plus qu’une perte de temps. Certes, eux, ils cherchent souvent à se procurer des informations, ou, simplement, à bien se faire voir par les autres. Mais qu’est-ce que cela peut me faire ? Dans tous les cas, je ne me considère plus comme noble. A l’exception de certaines fois où cela m’arrange. Comme pour clouer le bec à l’un d’eux. Voilà quelque chose d’amusant. Même si d’ordinaire, je préfère cacher cela.

    Après mon court monologue, bien que probablement perturbant pour la personne face à moi, je l’entends soupirer. C’est tout ? Je ne cille pas, ne le quittant pas du regard. Jamais je ne lui tournerai le dos. Cette race est lâche. Il pourrait très bien me faire quelque chose lorsque j’aurai le dos tourné. Je ne suis pas paranoïaque, loin de là. Mais j’utilise des techniques pour attirer mes futures victimes. Et je n’hésite pas à exploiter tous leurs points faibles. Alors pourquoi lui ne ferait-il pas pareil ? Je n’ai aucune confiance en l’humanité. Il faut dire que je suis toute de même sortie avec un démon. Un frisson me parcourt l’échine. Brr. Grent. Comme j’aimerai ne pas me souvenir de cet ingrat. Je n’ai aucun remord à l’insulter, même si, au fond, c’est lui qui m’a sauvé la vie. Il a tout de même annulé notre contrat. Peut-être qu’il n’avait pas assez de courage pour me tuer. Ou il était tout simplement trop amoureux. Ah, ce sentiment m’horripile. Quel ennui. Les humains se font avoir par cela. Ils sont trop bordés là-dessus. Ils ne pensent jamais que cela pourrait leur retomber dessus. Ou alors, si. Mais dans ce cas-là, ils sont masochistes. J’ai cessé de croire que ce sentiment existe dès lors où j’ai appris ce qu’avait fait mon cher Grent. Ce démon a succombé à l’Amour lui aussi. Mais je mets cela sur le fait qu’autrefois, il était humain. Après tout, cela ne fait que quelques années qu’il a changé de … Forme, si je puis dire.

    L’homme qui se tient en face de moi ne semble pas avoir bougé d’un pouce. J’ai l’impression qu’il me regarde avec indifférence, au vue de son visage. En y réfléchissant bien, je me demande si je n’ai pas imaginé son soupire. Lorsque j’y repense, je n’ai vu aucun trait de son visage bouger. Je comprends bien vite que tout ce que je dois regarder chez lui, ce sont ses yeux. Ce sont eux qui parlent à sa place. Désolée mon vieux, je ne lis pas dans les pensées, manqué-je de répliquer. Je me retiens. J’ignore pourquoi, mais je trouve que c’est mieux ainsi. Sans le quitter du regard, je l’observe en détail. J’ai abandonné l’espoir qu’il se trahisse par un quelconque geste. Il ne semble pas décidé à bouger.

    Ah, si ! Enfin ! Il daigne montrer un mouvement ! Pour simplement se baisser et attraper son chapeau. Il ne peut s’en séparer, n’est-ce pas ? Comme ces oiseaux exotiques qui ne peuvent se passer l’un de l’autre, lui et son chapeau sont inséparables. Ils ne peuvent se permettre de s’éloigner sous peine de mourir. Cette idée me fait étirer un sourire. Une fois encore, c’est pathétique. Il époussète le haut de forme, comme si de la poussière s’était étalée dessus. En une chute ? C’est ridicule. Le sol est plutôt propre face à l’Abbaye. Cet être me fait décidément pitié. Quel ennui … J’ai tellement envie de rentrer. Je déteste livrer les livres commandés chez mes clients. Cela m’oblige à sortir, et aller à la rencontre de plein de monde. Je suis forcée de plisser mes lèvres avec mon sempiternel sourire commercial. Ce qui me dégoûte considérablement. La plupart sont d’ailleurs des nobles qui refusent de sortir puisqu’il y a trop de monde du bas peuple dehors. Tch. Insupportables. Méprisables. Si je pouvais éradiquer l’humanité de cette communauté, je l’aurai fait depuis belle lurette. Seulement, voilà qui m’est impossible. Les autorités ont déjà du mal à trouver le coupable de plusieurs disparitions. Enfin bon, j’ai remarqué qu’ils n’avaient pas repérés toutes mes victimes. Je choisis bien celles qui n’ont pas trop de familles. C’est plus simple, puisque personne ne les recherches. Mais parfois, je calcule mal. C’est plutôt normal d’ailleurs ; Je n’ai rien d’une détective, ou de quoi que ce soit d’autre impliquant de rassembler des informations sur une personne. Je me contente de la suivre pendant un ou deux jours, c’est suffisant. Par moment, la famille part simplement en voyage, laissant le père seul. Il est donc normal que je me trompe. Je ne peux me permettre d’aller le voir, et de demander plus amples informations. Je dois agir en discrétion. Sinon, je serai vite repérée. Et ce n’est pas mon but. Je préfère mourir tuée par un démon, que d’une balle dans le dos. Je trouve cela plutôt stupide. Alors qu’avec un être surnaturel, c’est beaucoup plus amusant. Et j’ai toujours une chance de m’en sortir. Cela a bien fonctionné avec Grent, non ?

    Un geste attire mon attention. Qu’est-ce ? Oh, il ouvre la bouche ? Il consent enfin à me répondre. Je lève un sourcil, curieuse d’entendre ce qu’il a à dire. La curiosité est un bien vilain défaut, mais je n’y peux rien. Je suis ainsi, non ? De toute façon, je ne fais pas cela pour être aimée des autres. Je me contre fiche de leur avis, de ce qu’ils pensent. Je vis pour moi, c’est tout. Pas pour les autres. J’ai conscience de ne pas être la femme parfaite. Bien au contraire. Je pense qu’aucun homme n’accepterait de vivre à mes côtés. A l’exception de Grent. Mais lui, c’est différent. Il était une sorte de fou. Et aussi bizarre que moi sur la torture :


    « Odieux, voilà un bien dur et implacable terme qui vient de s’échapper de vos commissures mademoiselle, commence-t-il alors que je plisse les yeux, réprimant un grognement. Mais je suppose que je peux alors remplacer mes dires de ‘’petite’’ par myrmidon, ou demi-portion. Même si cela reste encore plutôt correct je trouve contrairement au mot dont vous m’avez affublé jeune fille, ajoute-t-il alors que mon regard devient noir, je n’aime pas que l’on se moque ouvertement. Les lieux tels que celui-ci ne sont pas interdits au public, n’importe qui peut y entrer, même une petite dame pour y critiquer ceux qu’elle voit, même un homme qui ne prend pas la peine de retirer son couvre-chef, comme vous l’avez si bien fait remarquer. J’aime beaucoup mon chapeau, et j’aime le porter. Je n’apprécie guère devoir le retirer, qu’importe la raison ; je pourrais dormir avec tous les soirs s’il le fallait. Première erreur justifiée, dit-il alors que cela me rappelle surtout mon allusion aux Inséparables. Ensuite, qui a dit que je priais ? Ce n’est marqué sur le front de personne, et si l’on devait écrire sur la tête des gens ce que font les personnes qui se rendent dans pareil endroit, on aurait quelques ‘’se fait abuser par le curé’’ ou encore ‘’explore la nonne qui puise de l’eau dans la cour de l’Abbaye tous les matins à 8h’’ vous ne croyez pas ? demande-t-il alors que je lève un sourcil, me fichant à vrai dire de ce que les gens de l’Abbaye font, même si ce qu’il dit est plutôt blasphématoire. Pour en revenir donc à ma possible prière, si je ne prie pas je peux prêter attention aux paroles que l’on m’adresse, surtout si c’est simplement pour me dire que le port du chapeau est mal vu dans un lieu saint, et ce d’un air sarcastique. Et venir jusqu’ici pour m’en plaindre est sûrement plus amusant et agréable que le fait de rester assit à l’intérieur à ne rien faire. Deuxième erreur justifiée, termine-t-il alors que je réprime un ricanement, observant qu’il semble vraiment se cacher de quelqu’un. Autre chose ? »

    Je fronce les sourcils. Je rêve ou il vient de m’humilier en justifiant ses erreurs ? Remarque, je ne devrai pas lui en vouloir, vu que j’ai presque fait de même. Néanmoins, je ne réplique rien. Que pourrai-je dire à part envenimer les choses ? Je n’ai pas envie de perdre mon temps avec un abruti pareil. Quel personnage ennuyeux. Je l’entends soupirer. Eh oui, mon vieux, il vaut mieux respirer lorsque l’on parle. Mais je vois à peu près de quel genre de personne il s’agit ; Le type d’être à toujours vouloir se justifier pour la moindre petite chose. Même lorsque c’est inutile. Et dans le cas ici présent, cela l’est. Pourquoi ai-je dit que je ne pouvais pas partir déjà ? Ah, oui. Je n’ai aucune confiance en cet individu. Je déteste les nobles. Je suppose qu’il n’hésiterait pas à profiter du fait que je sois de dos, pour qu’il se colle à nouveau à moi. Brr. Quelle horreur. Un frisson de dégoût m’hérisse l’échine, alors que je tente de ne rien montrer. Je l’observe sans sourciller. Mais il semble détourner le regard. Oh, je ne dirai pas qu’il s’agit d’une gêne, ou de quoi que ce soit d’autre dans le même style, mais plutôt à cause de quelque chose. Etrangement, mes yeux se tournent vers l’endroit que fixe le noble. Je vois un homme s’avancer. Levant un sourcil, j’étouffe un ricanement. La curiosité humaine. C’est mauvais. Très mauvais. Voire dangereux. Mais, après mûre réflexion, je réalise qu’il s’agit d’un agent. Une grimace vient déformer mon visage, discrètement bien entendu. Je n’ai pas envie d’attirer des soupçons sur moi. Je n’ai pas envie que l’on me relie aux disparitions. Même si je suppose qu’ils auront du mal à accuser une femme. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas envie de paraître suspecte.

    L’agent demande si tout se passe bien. Il a dû voir entre l’individu et moi, comme une sorte de tension. Et, au vue de son approche, je suppose qu’il pense que je suis en danger face à cet être gigantesque. Parce que oui, à mes yeux, cet odieux personnage est très grand. Je lève un sourcil, prenant une moue presque innocente. A ma grande surprise, je n’ai pas envie que cet inspecteur, policier, ou quoiqu’il soit ne se mêle de mes affaires. Ni de celle de la personne avec qui je converse. Je pourrai très bien faire croire qu’il m’ennuie, qu’il me suit, ou autres choses désobligeantes, voire dégradante pour un type de ce rang, mais non. Je me retiens. Au moment où j’ouvrai la bouche pour répondre, je me retrouve coupée par ce fichu noble. Tch, tu ne pourrais pas la fermer un peu ?

    « Tout va bien Monsieur, laissez-moi vous présenter mon insigne et mes armoiries … »

    Nouveau frisson. Quel être insupportable ! Je grince des dents pour ne pas répondre par une réplique cinglante. Son insigne, et ses armoiries, tch. Je pourrai très bien m’en aller, partir maintenant. Avec la présence de l’agent, il n’osera rien me faire, non ? Un maigre sourire se dessine sur mes lèvres alors que mon regard devient presque malicieux à cette idée. Je serai enfin débarrassée de lui ! Je le vois mettre la main dans ses poches pour rechercher ses affaires. J’en profite alors pour me saisir du diable, prête à partir. Mais, au moment où j’allais prendre congé, mon instinct me crie de rester. J’ai comme une sorte de pressentiment désagréable sur la suite des choses. Quelque chose qui me dit que je ne le regretterai pas. Vous savez, le genre de pressentiment qui vous empêche d’agir, qui vous cloue sur place pour rester alors qu’il ne vous tarde qu’une chose ; Partir. Un faible grognement s’échappe de mes lèvres alors que je relâche les poignées de mon chariot. Je laisse couler mon regard vers lui, observant ce qu’il reste à l’intérieur. Au final, il n’y a qu’un livre que je n’ai pas réussi à vendre. Et pourquoi ? Parce que le propriétaire était décédé. Hmpf. Il aurait pu faire cela un autre jour. Au moins, j’aurai eu le reste de l’argent. Eh bien, quoi ? Je suis sans cœur ? C’était un noble. C’est justifié. Je lève les yeux au ciel, comme si j’avais réellement parlé à haute voix. A nouveau, mes yeux se posent sur les deux hommes qui se parlent. L’aristocrate semble bien prendre son temps à lever le bras pour montrer sa bague. Voilà qui est ridicule. Pourquoi montrer ses armoiries serait … Bénéfique ? C’est surtout stupide. Sans intérêt.

    Soudainement, un éclair rouge. Je cligne des yeux. Du sang. Du sang est venu éclabousser tout ce qui m’entoure. Mes yeux s’écarquillent légèrement. Qu’est-ce que ? J’ai l’impression de rêver. Il faut que je me réveille. J’ai manqué un épisode, non ? Un bruit de craquement est venu au même moment que ce liquide écarlate. Une douce musique à mon oreille. Un tressaillement d’excitation me parcourt. Bon Dieu. Cette scène est plus que magnifique. Le noble n’était pas censé lui montrer ses trucs à la place de lui enfoncer le poing dans le torse. Lentement, je lève le regard vers l’agent. Ah, tiens, désolée pour toi mon pauvre. Il semble fixer l’individu avec ses yeux exorbités de terreur, alors que la pâleur de son visage fait peur à voir. Finalement, un sourire ─ presque malsain ─ vient étirer mes lèvres. Au loin, j’entends les paroles de l’homme au haut de forme :

    « Vulgaire … Humain … »

    J’entrouvre les lèvres, laissant échapper un gémissement. Oh, c’est loin d’être un couinement de plainte comme la plupart des personnes le penseraient. Bien au contraire. Je jouis presque de voir tout cela se produire devant moi. J’ai bien fait d’écouter mon instinct. Mon regard, pétillant d’une certaine envie soudaine d’ouvrir le ventre de l’inspecteur, se lève vers l’individu au poing ensanglanté. Je le fixe presque avec une certaine admiration. Tiens, voilà qu’il ne m’ennuie plus autant qu’avant. Mais aucun humain n’aurait pu transpercer le corps d’un semblable comme il l’a fait. Et à en juger par le visage horrifié de sa victime, et le sang qui vient couler le long de son menton, il lui a perforé le poumon. Aucun doute là-dessus. Il n’est pas un homme. Peut-être un shinigami, ou un démon. Pas un ange. Mais il est surnaturel. J’y mettrai ma main au feu.

    Voilà bien longtemps que je n’ai torturé personne. Depuis le départ de Grent en fait. Je ne peux plus me permettre de prendre ce genre de risque sans lui. Si jamais je tombais sur un être fantastique, je regretterai probablement de ne pas y avoir prêté attention. Lentement, je lève une main vers mon visage, posant mes doigts sur une tâche de sang qui s’était écrasée sur ma joue. Clignant des yeux, je regarde mes bras, maculés de petites gouttes de sang. Un long frisson me parcourt alors que je sens la chaleur du liquide à l’odeur âcre contre ma peau. Un nouveau craquement se fait retentir. Je tourne les yeux vers l’homme agonisant au sol. Il ne peut pas crier. Il se noie dans son propre sang. Ses hurlements sont comme submergés par le liquide qui se répand dans sa gorge. Une nouvelle giclée vole comme des pétales de roses rouges alors que le démon retire sa main du corps moribond. Je vois une jolie mare se répandre sous la chair du condamné. Un grand sourire vient étirer mes lèvres. Ce n’est pas celui que j’utilise pour vendre mes livres. Celui-ci semble gai, amusé, fou … Non, psychotique. De ma gorge s’échappe un faible gloussement. Mes jambes tremblent. Je n’ai pas peur. Je déteste cette sensation. Je suis comme prise d’une profonde excitation qui me rend fiévreuse. D’une ivresse soudaine qui me fait perdre la tête.

    Ma tête se tourne vers l’assassin, les yeux écarquillés. Non pas de terreur, ni quoi que ce soit de ce genre, juste de surprise. Quant à lui, il semble presque avoir oublié ma présence. Je le vois retirer son gant en le jetant par terre, enfilant alors le bijou pour le brandir fièrement ─ et dans un sourire narquois ─ face à l’incurable. Je penche doucement la tête pour l’écouter :

    « Mais vous pouvez constater qu’il n’y a aucun soucis … Vous pouvez nous laisser, et partir … L’esprit tranquille. »

    J’ignore ce qui doit être le plus effrayant ; De voir un homme en train d’en assassiner un autre, ou d’être la personne qui se sent excitée par ce qu’elle voit ? Peu importe. Je me fiche de tout cela. Mais il a pris un énorme risque. Tué quelqu’un en plein jour. J’ignore même s’il l’a fait exprès ou non. Dans tous les cas, enfin son visage daigne montrer une expression autre que l’impassibilité. Le sang. Il n’y a pas mieux pour rendre l’Homme sexy. Mais en l’entendant soupirer de dédain, je me souviens qu’il s’agit d’un noble. Je tente alors de me ressaisir, effaçant cette lueur d’admiration. L’admirer ? Moi ? Tch. Il peut toujours crever. Il me sourit, alors que son regard semble me… Transpercer si je puis dire. Un ricanement parvient jusqu’à mes oreilles. Rit-il de moi ? Je fronce les sourcils. Oï. Ce n’est pas parce que je suis humaine que je ne peux pas faire autant de dégâts ! Et voilà. Il m‘ennuie à nouveau. Il a l’air d’aimer me dévisager. Que veux-tu petit impertinent ? Ne cherche pas, je t’ai déjà percé à jour. Même si tu crois que les humains ignorent l’existence de votre espèce. Je le regarde avec dédain, ignorant le cadavre à mes côtés. De toute façon, on ne peut plus rien pour lui, non ? Il est mort. Dommage. Il l’a tué trop vite. Je lui aurai bien donné quelques conseils, mais … Non. Je n’ai pas envie d’être gentille avec lui. Finalement, il détourne le regard. Je lève un sourcil, grimaçant de dégoût en le regardant. Que va-t-il faire ?

    Je réprime un soupire. J’aurai vraiment dû partir tout à l’heure. Même si j’aurai raté cette scène, cela m’aurait évité d’attiser cette envie que je tente d’enchaîner au fond de moi. Maintenant que l’agent est mort, et que je me retrouve face à un démon, je ne peux plus fuir. Un mouvement attire mon attention. Je sors de mes pensées pour voir l’individu se pencher au-dessus de mon carton. Mes sourcils se froncent. Hé ! Encore une curiosité mal placée. Je grogne en le voyant saisir ma liste. Quelle impolitesse ! Bon, j’avoue que je ne suis pas mieux. Mais tout de même ! Il semble soudainement prendre conscience de quelque chose, relâchant la feuille. Comme s’il la trouvait repoussante. Oui, je suis une libraire. Et alors ? Ça te pose un problème ? manqué-je de rétorquer en grinçant des dents. Je n’ai envie que d’une chose. Qu’il parte loin de moi. Je regarde ma liste virevolter dans l’air avant d’atterrir nonchalamment sur le sol. Je sens comme une aura noire se déployer autour de moi. Mes affaires. Au sol. Non. C’est sale. Je le foudroie du regard, me préparant à grogner :

    « Ramasse ça, démon ingrat, grogné-je en serrant les poings. Je ne tolère pas que l’on salisse mes affaires. »

    Je le vois alors jouer avec son chapeau, le prenant dans ses mains pour s’il voulait chercher quelque chose à l’intérieur. Derechef, je fronce les sourcils, me baissant pour ramasser ma feuille, chose que cet individu ne semble pas vouloir faire. Il est comme fasciné par son haut de forme. Tch. Pathétique. Je sens une colère m’envahir alors que je repose délicatement la liste dans mon chariot. Pendant ce temps, j’entends comme un couinement. Mais je n’y prête pas gare. Le seul moment où je me retourne pour voir ce qu’il fait, je tombe sur un sourire carnassier, déformant son visage d’ordinaire si paisible, alors qu’il pose une sorte d’instrument à couinement sur le corps de l’agent. Un soupire s’échappe de mes lèvres alors que je me saisis du diable, dans le but de partir. Loin. Très loin de lui :

    « Accepterais-tu, ou accepteriez-vous, commence-t-il avec un ton très enjoué, de bien vouloir m’amener chez vous, et peut-être, me cacher, et reprendre cette discussion autour d’une bonne tasse de thé, et d’une délicieuse sucrerie ? »

    Mes mains se resserrent sur les poignées du diable alors que je me retourne vers lui, m’avançant. Le regard noir, je le gifle sans aucune crainte. Oui, cet être infâme a tué devant moi. Oui, c’est un démon. Oui, il peut me dévorer à tout moment. Ai-je peur ? Non. Je croise les bras, le fixant avec dédain :

    « Tu crois vraiment m’effrayer après ça ? grondé-je sans aucun remord. Crève pour que je te cache. Tu t’es mis dans cette situation tout seul. Alors maintenant, tu en sors seul. Je ne me mêle pas de ça. Tu l’as tué sans même le connaître. Je suppose que, pour lui, de grands avis de recherches vont être placardés dans toute la ville, ajouté-je avant de me mettre à l’applaudir de manière sarcastique, ricanant. Mes félicitations mon cher. Même le démon que je connaissais n’était pas aussi idiot sur toi. »

    Quoi que … Je soupire, et le regarde, les bras de nouveau croisés. Oui, je me mesure à quelqu’un qui peut m’arracher la tête en deux secondes. Et alors ? Il l’a mérité. Et je ne vois pas pourquoi je le craindrai. Ce fut pareil avec Grent.







Bienvenue chez moi.
A suivre...
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MessageSujet: Re: Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane]   Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane] Icon_minitimeMar 3 Mar - 17:52



Gémir, pleurer, prier, est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche dans la voie où le Sort a voulu t'appeler, puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. ▬ Alfred de Vigny




 

▬ « Tu crois vraiment m’effrayer après ça ? Crève pour que je te cache. Tu t’es mis dans cette situation tout seul. Alors maintenant, tu en sors seul. Je ne me mêle pas de ça. Tu l’as tué sans même le connaître. Je suppose que, pour lui, de grands avis de recherches vont être placardés dans toute la ville. Mes félicitations mon cher. Même le démon que je connaissais n’était pas aussi idiot que toi. »

Encore une pique froide et sèche après m’avoir giflé une seconde fois, des fusils dans les orbites à la place des yeux, et ce avant de croiser les bras pour peut-être, mieux me prendre de haut. Elle n’était pas surprise de tout ce qu’il venait de se passer, au contraire ; lorsque j’ai enfoncé mon poing dans le torse et le poumon de l’officier, j’ai senti une forme de plaisir derrière moi, là où elle se trouvait précisément à cet instant. Mais le fait qu’elle évoqua la connaissance d’un démon justifiait totalement cette non-surprise à l’encontre de mon acte, et aussi le fait qu’elle ne me craignait visiblement pas. En tout cas, pour me frapper et me regarder de haut, me refuser quelque chose comme un simple et vulgaire service ; oui, elle ne devait pas me craindre, pas le moins du monde.
Je me tenais de nouveau le menton, elle avait de la poigne, c’était indéniable et il fallait le lui reconnaître. Et son tempérament, ma foi, était également agréable, pour une humaine en tout cas.
Mais revenons-en, à cette histoire de démon qu’elle connaissait ; ce n’était pas un mensonge car après tout cela se sentait elle, mais j’avais déjà sentis cette odeur ailleurs, sur un démon justement, démon que j’avais nommé plus tôt en me remémorant son nom : Grent.
Même pour un démon encore tout jeune et tout frais, il semblerait qu’il s’était trouvé en bonne compagnie, cependant, l’utilisation du passé dans les paroles de la demoiselle laissait sous-entendre que c’était finit. Entendait-elle par là qu’ils ne se voyaient plus ? Elle qu’elle pensait le connaître ? Elle semblait lui en vouloir d’une certaine façon, sa manière de parler de lui était … Cinglante, et brutale, comme une lame d’épée qu’elle enfoncerait en lui, chaque fois qu’elle prononcerait son nom, ou ferait allusion à lui. Il n’y a que les jeunes femmes trahies et trompées qui parlent ainsi de leurs ex-maris ou amants qui les ont lâchement abandonnées pour aller brouter un autre pâturage : Il faut apprendre à gérer vos hommes mesdames, et les éduquer comme il se doit.

Aurait-elle eu une liaison avec lui ? Pourquoi pas, il faut croire que le meurtre ne la gênait pas plus que ça. Mais alors pourquoi le passé ? Quelque chose qui s’est passé pendant ? Ou qui s’était passé avant ?
Je me posais évidemment beaucoup trop de questions, même si au final le temps que je passais à me les poser ne sembler n’être que des secondes courtes et furtives, ce genre de secondes auxquelles vous ne prêtez jamais attention, ou rarement.
Personne à droite, et personne à gauche : Rien à signaler, nous étions toujours seuls dans les alentours, face à la sainte bâtisse. Enfin, presque seuls, il ne faudrait surtout pas oublier de mentionner cette présence dans l’ombre d’une ruelle non loin qui ne cessait de me fixer, il semblerait, je sentais un regard plus que lourd sur moi : Mais si elle n’a fait jusqu’à maintenant que m’observer, il devait s’agir d’un de ses chasseurs de l’Inquisition. Bonté satanique, ne pourrais-je donc jamais être tranquille ?
Il y avait cependant une bonne nouvelle, s’il n’agissait pas c’est qu’il devait être séparé des autres du groupe initial qui m’a alors pourchassé tôt dans la matinée. Je ne te laisserais pas le temps de me suivre ou d’aller prévenir tes amis. Le regard que je lançais à la demoiselle devint mauvais, mais ce n’était pas elle que mes yeux regardaient.

   
 
▬ « Assez joué. »

Tout se passa très vite, mes lèvres eurent à peine le temps de se refermer que je m’étais déjà retourné vers le cadavre du policier, lançant mon chapeau en l’air tout en ayant une main à l’intérieur, et plus il s’éleva, plus on pouvait constater que j’en sortais quelque chose de plus grand qu’une simple corne, cette fois-ci, c’était un pilum, lance épaisse que j’enfonçais précisément dans la plaie béante du cadavre et légèrement dans le sol, tandis qu’un long ricanement sortait de ma gorge.
Alors que la scène du crime semblait totalement différente maintenant, je plongeais de nouveau une main dans mon couvre-chef qui était en train de retomber, et dans sa chute j’en sortais un mousquet particulièrement long que je venais pointer à bout de bras dans la direction de la ruelle où je sentais ce regard inquisiteur me juger et me traiter de tous les noms et dans la seconde qui suivit faire feu avec ce fusil rayé à poudre noire, libérant une bruyante détonation sur la place. Pour la forme, je rechargeais le fusil pour tirer une nouvelle balle promptement : On pouvait discerner la délicieuse plainte d’une cible criblée de balles. Une cible qui tituba de l’ombre pour s’écrouler à plat ventre sur le sol, une main sur le flan, et son sang perlant et recouvrant déjà avec lenteur le pavé. Dans un geste nonchalant, alors que des hurlements se laissaient entendre à l’intérieur de l’abbaye, je jetais l’arme vers le nouveau cadavre, non pas sans difficultés, car mon bras semblait avoir perdu de la puissance, et surtout de la longueur.
Mais ce n’était pas qu’une impression, j’étais en train de revêtir ma forme de jeune garçon d’à peine neuf ans d’âge, déchirant mes vêtements du bout de mes griffes pour les ajuster comme un véritable maître tailleur. Me laissant tomber sur les genoux devant la jeune femme, je me mis à pleurer à chaudes larmes tandis que ma chevelure déteignant pour devenir blanche comme de la soie, et que mes pupilles bleutées devinrent rouges comme du sang.
J’avais beau pleurer tel l’enfant que je donnais l’impression d’être, au fond de moi je bouillonnais, je ricanais et me délectais de ces deux cadavres, et de comment j’allais me sortir de cette situation en jouant sur les apparences. Mes larmes étaient réelles, mais je me retenais d’exploser en un éclat de rire et ainsi dévoiler la véritable nature de mes pleurs.

La porte de l’abbaye était en train de s’ouvrir, quelques nonnes et prêtres, ainsi que des croyants virent alors la scène macabre dans laquelle se trouvait, à leurs yeux, une jeune femme qui venait de faire ses livraisons en tant que libraire, et à ses côtés, un enfant albinos qui pleurait, encore et encore, ainsi qu’un cadavre empalé sur une lance et un autre, visiblement la victime des coups de feu, probablement tirés avec le fusil qui repose devant le cadavre.
Qui irait soupçonner un enfant et une jeune fille ? Le fusil était plus long que ma propre taille, et n’était certainement pas adapté pour que la demoiselle puisse s’en servir elle-même. Même raisonnement pour le pilum. L’alibi parfait.
Une nonne s’avança sur la place pour venir s’agenouiller devant moi, et posa ses mains sur mes joues pour les essuyer, chuchotant de nombreuses fois que tout allait bien. Pauvre naïve, si tu savais seulement ce que tu étais en train de toucher, tu préférerais très certainement te pendre dans les minutes qui vont suivre. Avec voix douce et chaleureuse, tout en continuant de sécher mes larmes, elle me demanda ce qu’il s’était passé, quoi de mieux que la parole innocente et pure d’un enfant pour obtenir la stricte vérité.
Gloussant, je reniflais faiblement et la regardais, calmant mes pleurs pour alors lui répondre.

   
 
▬ « J’étais en train de me rendre à l’abbaye pour demander bénédiction et bonne grâce pour ma chère mère, fatiguée et malade, et alors que je croisais la demoiselle .. le monsieur à côté est tombé avec la sorte de lance et .. et puis .. du liquide rouge est allé sur moi et la fille .. et .. et .. le monsieur là-bas nous demandait si tout allait bien, mais, il y a eu des grands derrière nous .. deux fois .. et le monsieur est tombé par terre .. quelqu’un s’est approché et il a .. posé son fusil par terre pour toucher le monsieur .. et il est partit dans la rue juste à côté … Mais … Tout va bien, n’est-ce pas ..? Hein ..? Tout va bien .. tout va bien .. tout va bien .. tout .. va bien … »

Ces derniers mots semblaient résonner lentement, mes yeux de rubis dévoraient la nonne du regard, lui insufflant ces paroles en elle. Mes mains vinrent se poser sur les siennes pour les caresser, et même si mon visage dégageait tristesse et horreur, il suffisait de me toucher pour sentir la malice qui s’échappait de mon aura. Je t’avais prévenu, si tu savais seulement ce sur quoi tes mains reposaient, tu te retirerais la vie, honteuse, souillée jusqu’au plus profond de ton âme. Je n’avais guère besoin de la toucher davantage pour le lui faire comprendre, laisser mon aura et mes pulsions la traverser, la pénétrer était suffisant, ces dernières assaillant son esprit de pensées lubriques et interdites, coupables : Je sentais déjà ses mains devenir moites, et la honte dévorer de plus en plus sa précédente bonne humeur, bonne et tendre, ainsi que ses yeux. Je laisserais en elle cette honte, cette souillure, pour qu’elle s’en empreigne jusqu’à l’os et jusqu’à ce que l’humiliation que ces pensées lui infligeront la pousse au suicide. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres enfantines, me donnant presque un air adorable qui quiconque ayant connaissance de ma véritable nature. La nonne lâcha mes joues et je me relevais, alors qu’elle répétait à son tour, comme un automate, que tout allait bien. Je me tournais alors vers la libraire, la dévorant intensément de mon regard rougeâtre, ne perdant pas ce fin sourire enfantin que portait fièrement mon visage. La charmer ne sera pas nécessaire, et ne serait pas amusant de toute façon, qui plus est, cela pourrait même se révéler inutile, uniquement avec mon regard, après tout, elle aurait visiblement longuement côtoyé un autre démon. Et je n’allais pas essayer de la charmer avec un vil baiser, ainsi en public, ce serait certainement plus amusant et plaisant en procédant de cette façon, mais cela encore fois gâcherait tout le plaisir que je pourrais obtenir auprès d’elle, par d’autres moyens. Je me rapprochais de la caisse sur le diable pour regarder la feuille que j’avais pris en main plus tôt, heureusement, le prix de chaque livre était indiqué, et il en restait un : Dans un mouvement alors gracieux mais à la fois démoniaque dans la gestuelle, je plongeais une main dans une de mes poches pour en sortir quelques pièces, en touchant les faces de chacune d’elles je pouvais dire qu’il s’agissait de la somme exacte à régler. Je laissais ces pièces tomber dans la caisse, avant de me saisir de l’ouvrage que je venais de payer, et j’entre-ouvrais mes lèvres, sans laisser s’échapper un quelconque son, mais la forme de mes lèvres était suffisante pour s’imaginer avec aisance quel bruit aurait dû s’échapper, un grognement, mais un grognement satisfait et malicieux en vue de mon faciès et de mon regard.
Un regard avec lequel je me permis tout de même une petite folie ; même si je ne comptais pas la charmer, je pouvais très bien lui faire passer un message par la pensée, une pensée toute aussi malicieuse que l’expression de mon visage et que ma voix qui s’immisçait dans son esprit :

▬Je ne te lâcherais pas petite libraire, et de toute évidence tu sembles prendre ton pied à la vue d’un meurtre. Et ne me compare plus à Grent à l’avenir … Ce n’est qu’un humain devenu démon par accident … Un mouton est plus effrayant que lui. Allons chez toi. ~▬


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MacKayla Lane
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MessageSujet: Re: Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane]   Il y a des jours il vaudrait mieux rester au lit. [PV : MacKayla Lane] Icon_minitimeJeu 23 Juil - 5:51


Il    y    a    des    jours    il    vaudrait    mieux    rester    au    lit.


─ PV Aleksandr D. Ezequiel







  • JE PLISSE LES YEUX EN OBSERVANT LE DEMON QUI SE DRESSE FACE A MOI. Je ne peux rien dire de plus. Je sais que le moindre faux pas pourrait me tuer. Alors pourquoi je m’en fiche royalement ? Pourquoi est-ce que je ne ressens aucune peur face à lui ? Après tout, il vient tout de même de tuer un homme. Et ce avec sang-froid. Il n’a pas semblé éprouver le moindre remord.
    Mais de nous deux, qui devrait être le plus effrayant ? Un être surnaturel qui tue juste comme cela, ou une humaine qui s’extasie devant la mort d’un inconnu ? Personnellement, je pencherai plus vers la deuxième idée. Je ne suis pas effrayée. Je suis même fière de lui tenir tête. Cela fait-il de moi quelqu’un de stupide ? Sans aucun doute. Toute personne censée ne ferait jamais cela. Cependant, je n’ai jamais dit que je n’étais pas folle.
    A voir la tête qu’il tirait suite à ma gifle, et le menton qu’il semblait se masser, j’en conclus que je l’ai blessé. Un nouveau sentiment de fierté vient me chatouiller le ventre alors que je tends le cou un peu plus haut. Je venais de me dresser face à une sorte d’ennemi, si je puis dire. Du moins, un ennemi pour un humain normal. Je ne suis pas normale. Ce qui me fait dire cela ? Le fait que je sois encore en vie.
    D’ailleurs, n’aurai-je pas dû simplement mourir auprès de Grent ? Cette pensée me provoqua un frisson d’effroi. J’eus quelques nausées, mais cela passa bien vite. A vrai dire, j’ai quelque peu du mal à me remettre de ce passage de ma courte vie. Il avait finalement effacé, éradiqué ce contrat qui nous liait. Ce contrat qui était pourtant venu à bout. Il aurait dû prendre ma vie. Mon âme. Mais il n’en a rien fait. Dois-je en conclure qu’il m’aime encore ?
    Peu importe, ce n’est plus de mon ressort. Je me contrefiche de cet individu dorénavant. Je me concentre sur mon présent. Pas sur mon passé. Même si, parfois, j’en viens à me demander ce qui se serait passé pour moi si je n’avais pas appris la mort de ma sœur. Qu’aurai-je fait de ma vie ? Serai-je tout de même venue à Londres ? Aurai-je découvert, en Georgie, ce côté extraordinaire que cache cette ville de Grande-Bretagne ? J’ignore si j’aurai pu savoir cela autrement.
    Ma vie aurait-elle été plus calme ? Probablement. Je ne sais pas. Ce qui est certain, c’est que je ne serai pas devenue ce que je suis aujourd’hui. Parfois, je regrette cette naïveté, cette candeur qui me nourrissait autrefois. J’aimais avoir encore une part d’innocence. J’aimais m’enfermer dans ma chambre, et dévorer les livres que regorgeait la bibliothèque de mon père. Père … Même si je n’admets toujours pas votre façon de traiter les domestiques, voilà bien longtemps que je ne vous ai pas rendu visite. J’avais prévu de vous faire rencontrer ce cher Grent.
    Au même moment, je manque de laisser échapper un rictus. Je pense que si je l’avais fait, l’individu au chapeau n’aurait pas vraiment compris pourquoi. Mon ex-amant aurait pu rencontrer mes parents. Nouveau frisson de dégoût. Il aurait vu ma famille. Il aurait vu les ascendants de la personne qu’il a tuée de ses propres mains. Je n’aurai jamais pu cautionner cela. Jamais plus je n’éprouverai de sentiments. C’est bien trop secondaire, trop inutile. J’ai une sainte horreur de cela. J’abhorre tout ce qui touche à l’amour. Je renie ce sentiment abject.
    Dans un froncement de sourcils, je redescends sur Terre. Alors que je pensais que les minutes s’écoulaient tant mes pensées s’entrechoquaient, je me rends compte qu’au final, seules quelques secondes sont passées. Une aubaine, non ?
    Finalement, la voix du démon s’éleva, brisant ce silence qui régnait entre nous. J’aimais bien ce mutisme. Je n’ai rien à lui dire. Et j’aime avoir le dernier mot. Le toisant fièrement, je tente de ne pas me laisser déstabiliser par ses mots :
    ─ Assez joué.
    Que voulait-il dire par là ? Discrètement, je fronce mes sourcils, plissant légèrement les yeux au passage, comme si je le défiais du regard. Essaie de me toucher, et je t’égorge, manqué-je de le menacer. Cependant, ce n’est pas vers moi qu’il se tourne. Sans que je ne comprenne ce qui se passe, je vois l’homme à l’allure élancée s’avancer vers le cadavre du défunt policier. Dommage mon vieux. Mauvais endroit au mauvais moment. Pas de chance, aurai-je dû dire en un dernier hommage au bon monsieur gisant au sol, inerte.
    Mais ce n’est pas le plus intrigant. Alors que le démon s’était rapproché du macchabé, il lança son chapeau. Cette fois-ci, je laissais un ricanement s’échapper de mes lèvres. Je ne comprends vraiment rien à ce qui se produit. Finalement, je n’étais peut-être pas la plus folle ? Il plonge sa main à l’intérieur de son haut de forme, comme s’il souhaitait saisir quelque chose. Et que vas-tu m’en sortir ? Un lapin ? Ne me fais pas rire.
    Au moment où un sourire narquois étirait mes lèvres, je vis la lance se faire tirer hors du chapeau. Presque aussitôt, en un éclair, mon sourire disparut. J’ai déjà vu des choses étranges se passer à Londres. Rencontrer toutes sortes d’espèce m’est maintenant presque familier. Mais voir un démon qui se prend pour un magicien et qui parvient à sortir un pilum ─ car oui, j’ai un minimum de connaissance après tous ces livres que j’ai pu lire ─ qui lui sembla aussi léger que du papier. Le pilum étant un javelot assez lourd d’après mes souvenirs, je tente de cacher ma surprise. Au fond, une seule question se pose à moi ; comment a-t-il fait pour rentrer cela dans son couvre-chef ?
    Je ne réalise alors pas. Comme distraite, je n’ai pas réalisé qu’il aurait pu, avec cette arme, me transpercer. Me tuer. Non. Etrangement, même armé, cet homme ne me fait pas peur. A vrai dire, ce sont les humains qui m’effraient plus que les autres espèces vivantes. Je la déteste plus que tout au monde. Pourtant j’en fais partie. Cette idée me surprendra toujours. Je ne comprends pas ce que je suis. Alors pourquoi me tuerai-je à vouloir comprendre les autres ? Peu importe.
    Le pilum se retrouve enfoncé dans le corps que feu le policier. Une dernière giclée de sang est émanée du cadavre. Je tente de me retenir comme je peux, alors qu’un rictus amusé déforme mon visage. Je l’entends rire. J’entends son ricanement maléfique… Et j’adore cela. J’adore cette sensation qui parcourt mes veines. Mon cœur semble s’accélérer. Cette scène est parfaite.
    Tout semble se dérouler à la fois rapidement, et dans une sorte de ralentit spectaculaire. Comme si je voyais la scène d’un œil extérieur, d’un œil qui n’était, justement, pas humain. Alors que je devrais être saisis par la peur, je ne ressens que du plaisir, ainsi qu’une certaine excitation à voir maintenant un mousquet jaillir hors du chapeau. Mon regard pétille d’un mélange peu commun ; sadisme, malice, et … candeur ? Oh, ne vous l’ai-je jamais dit ? J’ai la fâcheuse tendance à tâcher tout ce qui est pur.
    Une nouvelle arme, n’est-ce pas ? Dois-je me sentir en danger ? Non. Mon instinct est calme. Il ne me crie rien. Il ne semble pas s’agiter, s’énerver, ou simplement se mouvoir. Ô toi, démon dont j’ignore le nom, sache que j’admire ton audace. Et sache que ceci, tu ne l’apprendras peut-être jamais, étais-je tentée de souffler.
    Il brandit donc le mousquet ─ qui me semble par ailleurs plus long qu’à l’ordinaire ─ et le dirige vers la ruelle proche de l’abbaye et de nous. Pour un œil humain, ce geste est tout bonnement impossible à moins de savoir viser ; il tire en souhaitant toucher un point précis. Sans hésitation, il recharge, et tire une nouvelle fois. Deux détonations en moins de quelques secondes. Je ne peux réprimer un sursaut. Est-il fou ? Que souhaite-t-il faire ? Jamais je n’utilise d’arme pour mes tortures, ou mes enlèvements. Trop risqué. Le bruit a tendance à attirer les curieux. Et, finalement, on se retrouve avec une foule qui nous entoure.
    Je hais la foule.
    Je hais l’homme.
    Je les hais tous.
    Je fronce les sourcils en me tournant vers cette fameuse ruelle alors que mon ouïe détecte un râle d’agonie provenant de ce lieu interdit. Je vois la silhouette d’un individu s’écrouler au sol. De nouveaux cris s’élèvent. Je soupire en devinant d’où ils viennent ; simplement des alentours. Ceux qui ont entendu les détonations. Au lieu de fuir comme leur cri leur instinct, ils viendront voir ce qui se produit ici. Ce qui s’est passé dans cette ville ne regarde que les concernés.
    En me tournant vers le démon, je le foudroie du regard, l’air de lui demander ce qu’il faisait. Après tout, il venait de tirer sur un homme. Niveau discrétion, il est au plus bas. Toute admiration que j’aurai pu éprouver envers lui venait d’être anéantie à jamais.
    Mais, en observant l’endroit où aurait dû être le visage du brun, je ne trouve rien. Clignant des yeux, mon regard se baisse alors vers l’enfant qui se trouvait en face de moi. Qu’est-ce que ?! manqué-je de dire, préférant laisser ces mots s’étrangler dans ma gorge. Je n’eue aucun mal à retrouver en cet enfant le démon qu’il était. Il me semble puissant. Il peut changer de forme, ainsi que de couleur de cheveux et de pupille, passant d’un grand brun à un petit albinos. Amusant. Non, intéressant. Quoiqu’un brin fou. J’adore.
    Face à moi, il s’est laissé tomber à genoux, et pleure maintenant à chaudes larmes. Des larmes de crocodiles, oui ! Je grogne en le fixant avec un regard emplit de haine soudaine. Il allait attirer le monde autour de lui et se faire passer pour victime. Avec ma simple posture, et mon assurance, je tente de lui faire comprendre qu’au moindre mauvais pas, je n’hésiterai pas à lui trancher la langue. S’il me fait passer pour la méchante, je le tue. Sans hésiter.
    Comment cela un humain ne peut tuer un démon ?
    Je sais me débrouiller.
    Mais, finalement, et à ma grande surprise, un énième rictus étire mes lèvres. Je ne m’en étais pas rendue compte, mais cela faisait un moment que je l’avais. Que je souriais. Cet être infâme était ingénieux. Brillant ! Admirable ! J’aimais bien son style.

    Le grincement d’une porte me fit relever la tête. L’abbaye venait de s’ouvrir. J’avais laissé mon diable à quelques mètres de moi. Les gens pourraient simplement croire que nous, comme ce policier, nous nous trouvions là au mauvais endroit, au mauvais moment.
    Alors que je tournais le regard vers les nonnes et les prêtes ainsi que le peu de croyants qui s’étaient rendus prier aujourd’hui, je fis mine d’être quelque peu choquée par la scène. Sans pour autant en faire trop, bien entendu. Mais, en observant les deux cadavres, je réalise enfin quelque chose que je n’avais pas compris la première fois ; il a toujours utilisé des armes trop longues, ou lourdes, donc personne ne viendrait soupçonner une libraire en qui ils ont confiance ainsi qu’un jeune garçon d’à peine dix ans. Je réprime un sourire pendant que, derechef, mon avis change ; ce démon avait manipulé les gens sans qu’ils s’en aperçoivent. De manière subtile. Astucieux, mon cher, très astucieux. Tu remontes dans mon estime. Il est peut-être bien plus malin que je ne le pensais…
    Décidément, je ne suis pas au bout de mes surprises avec lui. Peut-être que je pourrai l’utiliser à mon tour. Je pourrai ainsi repérer mes futures victimes sans risquer de tomber sur un ange, un démon, ou je ne sais quoi d’autre. Je veux simplement éradiquer les humains de cette ville.
    Un éclair sombre passe devant moi ; une nonne venait de s’agenouiller devant le fruit de cet acte barbare, rassurant l’enfant. Ah, si elle savait. Elle se laverait les mains à l’eau bénite pendant quelques jours entiers. Je détourne le visage, ne pouvant m’empêcher de pouffer. Et si quelqu’un m’a entendu, je fais mine d’être sous le choc. Après tout, j’ai assisté à cette violente scène.
    La femme de l’abbaye demande avec une voix douce, presque innocente, ce que l’enfant a vu. Sur le coup, je sens mon sang bouillonner ; pourquoi ne pas me questionner à moi aussi ? A-t-elle si peu confiance en moi ? Pour qui se prend-t-elle ? Elle n’a aucune éducation. Tout cela parce que les enfants disent la vérité. Si elle savait, elle prierait le bon Dieu de lui pardonner le pêcher qu’elle vient de commettre en touchant cet enfant sale. C’est un démon ma vieille, tu ne le sens pas ? Son aura pu autant que le tien, maugréai-je en mon for intérieur.
    Il lui explique ce qui s’est passé. Le coup du môme pur qui vient prier pour sa mère malade est tout de même un peu trop pour moi. Je trouve que cela sonne faux. Mais pourquoi personne ne s’en rend compte ? Ah, c’est vrai. Un gamin dit toujours la vérité. Mensonges. Débilités infantiles. Stupidité. Voilà ce qu’ils sont tous. Voilà ce que je pense de cet attroupement réuni autour de nous. J’étais très bien sans eux moi.
    Les hommes d’églises sont si naïfs. C’est tout bonnement pathétique. Ou peut-être est-ce parce que je suis habituée au mensonge que j’ai plus de facilité à le déceler ? Pendant que je me questionne sur la vie, mon oreille est attirée par les derniers mots de l’albinos. Il semblait les répéter. Tout d’abord, je pensais qu’il faisait mine d’être sous le choc, mais je réalise bien vite que c’est pire que ce que je pensais. Il semble presque lui insuffler cette idée directement dans le crâne. Je ne comprends pas vraiment ce qu’il lui faisait, mais le visage de la nonne se décompose. Elle passe d’une douceur rassurante à une femme surprise et effrayée. Elle a comme perdu ses mots.
    Personnellement, je trouve cela amusant. Non seulement le démon souhaite la rassurer avec des mots et un regard perçant, mais en plus, il ajoute à cela d’autres … Trucs ? Je ne peux pas vraiment dire quoi.
    La nonne s’éloigne, répétant inlassablement les derniers mots de l’enfant. Discrètement, un ricanement s’échappe de ma gorge. Je me tais presque aussitôt. Il ne faudrait pas que l’on m’entende. Je suis quelques instants la femme du regard. La foule ne s’intéresse plus vraiment à nous. Elle se penche surtout autour des cadavres. Tant mieux au fond, non ? Les humains sont si fascinants et déplaisants à la fois.
    Mes yeux se tournent vers l’enfant qui me sourit. Je ne peux réprimer un froncement de sourcil. Que me veut-il ? Souhaite-t-il me communiquer des paroles à moi aussi ? Ou plutôt, me les imprégner, et les graver dans mon esprit comme si je les avais pensées à moi seule ?
    Finalement, il s’approche de ma caisse posée sur mon diable. Un faible grognement de ma part le met en garde à l’approche de mes affaires. Il saisit la feuille d’inventaire. Je ne peux l’en empêcher. Je ne peux le réprimander. Il y a encore trop de monde. Cela semblerait trop louche.
    Attend, pardon ? Il me paie ? Mais où veut-il en venir à la fin ? Je fronce le nez, grognant une fois encore avant de le regarder dans les yeux. Le regard brûlant de flammes, je tente de lui transmettre un message. Cependant, je ne suis pas un démon. Et il semble avoir eu la même idée que moi, me devançant donc :
    Je ne te lâcherais pas petite libraire, et de toute évidence tu sembles prendre ton pied à la vue d’un meurtre. Et ne me compare plus à Grent à l’avenir … Ce n’est qu’un humain devenu démon par accident … Un mouton est plus effrayant que lui. Allons chez toi.
    Ignorant ouvertement cette idée, ─ puisque oui, je n’ai aucune envie de me laisser faire ─ je me penche vers lui. Avec un regard maternel, je lui souris presque tendrement, bien qu’au fond, je me doute qu’il sache que ma façon de le regarder n’est qu’un masque parmi tant d’autres :
    ─ Pardonne moi mon petit, mais ce livre ne peut pas t’être vendu, dis-je d’une voix affectueuse en lui reprenant le bouquin avec douceur. Mais j’en ai plein d’autres dans mon magasin. Tu pourras en choisir un qui plaira probablement à ta mère si malade.
    Alors que je lui souris, je sais qu’il peut sentir toute l’aura menaçante qui s’émane de mon corps. Je me redresse, posant le livre dans la caisse avant de me mettre à pousser le diable, prenant la main de l’ancien brun.

    Hors RP:


Bienvenue chez moi.
A suivre...
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