Le voyage à été long. Très long. Surtout pour quelqu'un qui n'a jamais voyagé. De Dublin, je suis passé à Londres. Le changement est saisissant, bien qu'il bruine ici aussi, si j'en juge la couche épaisse de nuages gris. Ce matin, je me suis levée à l'aube, je me suis habillé à la hâte, sans vraiment faire attention au reste, si bien que je me prenais les pieds dans un sac et tombais par terre. Grommelant, je frottais le futur bleu qui ornerait pour un bon moment mon front et finissais rapidement de mettre mes vêtements, avant de revérifier, à l'aide de mon petit carnet de cuir que je n'oubliais rien. Une fois ma liste vérifiée deux fois, je fais le tour de l'appartement, le regrettant presque, ce minuscule petit appartement, si sombre et solitaire -qui l'aurait cru ?-, me demandant presque si je ne ferais pas mieux de rester.. Mais non, ma décision est prise et mon regard se détermine tandis que je récupère ma valise -une grande malle marron, que j'ai récupéré de ma mère-, la pièce principale me semble vide, sans toute mes affaires éparpillés un peu partout.. Je soupire, puis décide de m'en aller avant d'être gagnée par la mélancolie, je ne pleure pas, non, jamais. Au moment de refermer l'appartement à clef, un bruit, ou plutôt un non-bruit ne se fait pas entendre. Surprise, je bouge la porte, la ferme, al rouvre.. Sans que le bruit ne se fasse entendre. En m'approchant de plus près, je devine de l'huile. Le jour où je m'en vais, on huile la porte ! Eh bah c'est pas trop tôt, j'ai faillis ne jamais voir ça.. Amère, je ferme tout, verrouille l'appartement en descends rapidement les marches, sans pour autant user de ma vitesse. Quelques instants après -Et trois escaliers plus tard-, je suis en bas, au rez-de-chaussé, en train de rendre les clefs aux propriétaires -par le biais d'une espèce de gardienne-, qui logent dans la maison d'à-côtés. En passant, je sourie, le vent de la liberté -ou d'une ville pluvieuse comme Dublin, à vous de choisir- soufflant dans mes boucles rousses. Sans m'attarder dans cette ville qui m'avait vue naître puis grandir, regrettant ces passes et rues que je connaissais tant.
Trouver la gare fut facile, mais après, trouver le bon train.. Je manquais de peu de me perdre et de rater mon train, arrivant juste à temps; à peine entrée que tout se refermait derrière moi. Le plus dur, je crois, ce fut le temps. Voir défiler Dublin, puis sa campagne et les villes alentours.. Je ne sais pas combien de temps dura le voyage, mais ce que je sais, c'est que je n'avais plus que marre avant la moitié du trajet, me tortillant souvent, ne supportant pas mon immobilité. Je crois bien que je finis par m'endormir, la tête contre a vitre, ma malle à mes côtés. A mon réveil -une secousse me fit sursauter, et me réveilla donc en sursaut, très doux comme réveil..-, nous étions presque arrivé, et je voyais les silhouettes de cette ville qui serait désormais la "mienne". Bientôt, le train s'immobilisa, et je me levais, tout en prenant soin de ne pas oublier ma valise. A peine sortie du train que la foule m'emportait plus loin. A la sortie de la gare -seulement- je parvins à m'extraire de la masse et m'arrêtais, soufflant enfin après tout ça. En levant la tête, je vis quelqu'un qui, non loin, semblait occuper à.. Non, je ne sais pas à quoi, enfin bref, il semblait occupé, mais je m'en allais le déranger pour connaître mon chemin. Je ne connaissais pas la ville, et, en attendant de la connaître, il me fallait bien un peu d'aide..