« Bonjour !
Je m'appelle Grell Sutcliff et l'on me surnomme La Faucheuse Flamboyante. Je suis né le 22 décembre à Londres, ce qui me fait : On ne demande pas son âge à une dame~ . Je suis : Les genres, c’est pour les nuls. Je suis Parfaite, ne cherchez pas, et actuellement Célibataire. Mon principal défaut : Déf-quoi ? Et ma qualité majeure : Ais-je vraiment besoin de les énoncer TOUTES ?. »

Kuroshitsuji

 Grell est tout sauf banal. Que ce soit physiquement ou mentalement parlant. Pour cette fois-ci, on s’arrêtera sur le physique du jeune homme, ou plutôt de la jeune femme comme il laisse l’entendre à tout le monde. En même temps, au premier coup d’œil, il est assez difficile de pouvoir déterminer son genre. Doté d’une taille assez fine, d’un visage aux traits tout sauf carrés, lorsqu’on le voit débarquer avec ses hauts talons, sa longue chevelure flamboyante ainsi que ses faux-cils, il est très difficile de se le persuader doté d’un service trois pièces. Pour ne rien arranger, il ne cessera de parler de lui au féminin. Il ne fait pas dans la dentelle, jamais.

Et à moins d’y être forcé, il ne laissera jamais de côté son originalité. L’uniforme qu’il est sensé porter ? Ahaha, la bonne blague. S’il a daigné le garder, il doit très certainement se retrouver au fin fond d’une armoire, enseveli sous des tonnes d’affaires plus diverses les unes que les autres. Il a bien voulu garder la chemise blanche, on fera avec, c’est pas mal. Il ne faut pas trop en demander. Il a aussi un veston, bien que brun, une nouvelle fois, c’est déjà ça de gagné, et un pantalon noir à coupe droite. La cravate, on peut l’oublier, à la place il préfère porter un nœud blanc rayé rouge, qu’il noue autour de son col.

Et il ne s’agit pas du seul accessoire de sa tenue. En y regardant de plus près, on peut remarquer plusieurs chaînes, que ce soit à sa taille, ou encore, au bout de ses lunettes, sans doute afin d’être sûr de ne pas les perdre, ornée de deux têtes de mort. On a le style ou on ne l’a pas. Tout est dans les détails. Par ailleurs, sa monture, tout aussi rouge que sa chevelure n’est pas ronde ou rectangulaire. Pentagonale. Ceci dit, les personnes y font rarement attention, plus attiré sans doute par ses deux grands yeux bicolores, qui n’ont rien de bien spécial pour les Shinigamis. Ce qui par contre pourra les choquer nettement pus sera sa dentition. Digne de celle d’un requin, avec des rangées de dents en moins, mais tout aussi pointues. On a pas vraiment envie de s’y attarder plus que cela.

Comme s’il n’y avait pas assez de rouge à son goût, le Dieu de la Mort se balade désormais avec une veste écarlate, appartenant auparavant à Mme Red. Mais il ne fait aucun doute qu’elle lui sied nettement mieux. Elle était faite pour lui, voilà tout. D’autant plus que les rebords noirs sont assortis tout autant à ses gants, qu’à ses hauts talons de onze centimètres. Aussi, un Dieu de la Mort ne se ballade que très rarement sans sa précieuse Faux. Grell affectionne particulièrement la sienne, qu’il a pris la peine de customiser. Une belle tronçonneuse au ronronnement des plus sympathiques, et dont la couleur du manche est, rouge, s’il est encore besoin de préciser.

Bref. Il est extrêmement difficile de rater la Faucheuse, où que l’on aille. Et si au passage, vous pouviez lui lancer un compliment ou deux, ce serait pas plus mal, ce n’est pas pour rien qu’elle passe des heures devant son miroir le matin, afin d’être parfaite.

A l’effigie de sa chevelure, Grell a un tempérament de feu. Et pas qu’un peu. Tel l’élément, il s’emporte très facilement, et n’hésitera pas à faire regretter d’une manière ou d’une autre, les paroles ou gestes de l’élément perturbateur. L’esprit d’équipe ? Il n’en a pas le moins du monde. Il ne rechignera pas à être mis en binôme – tant que l’autre personne mérite d’être avec lui et qu’on ne lui refourgue pas le dernier plouc du coin- mais si l’on ne va pas dans son sens, ou qu’on le déçoit, il n’hésitera pas un seul instant à tirer son plan de son côté. Ou à supprimer l’élément perturbateur, quel qu’il soit. Surtout s’il s’agit d’un être humain. Autant dire qu’il n’a pas beaucoup de considération pour ces derniers. En même temps, après avoir dût récolter des centaines d’âmes, il a eu le temps de s’y faire.

Par ailleurs, son caractère ne l’aide pas franchement à respecter les règles. Il part du principe qu’il fait ce qu’il veut, quand il veut. Si l’on devait vivre en se tenant aux règles, il n’y aurait strictement rien d’amusant. Après tout, pour lui, la vie est digne d’une pièce de théâtre, dont il serait l’acteur principal. Ce pourquoi il n’hésite pas un instant à exagérer ses paroles et ses gestes. A moins d’être contraint de devoir jouer le rôle d’une personne effacée et taciturne. Il est parfois difficile, même très difficile, de le prendre au sérieux, mais il est déconseillé de s’arrêter à la première impression que l’on puisse avoir de lui. Malgré ses jérémiades, et autres exagérations, il s’agit d’une personne relativement intelligente, voir même machiavélique.

Le Dieu de la Mort, une fois qu’il a une idée en tête, ne la lâchera pas. Il sait parfaitement où il veut aller, et y arrivera d’une manière ou d’une autre, peu importe le temps que cela puisse lui prendre. Il n’hésitera pas un instant, si quelqu’un lui plaît, à le lui faire comprendre, employant des sous-entendus, généralement peu discrets. Ceci dit, il a ses exigences, que ce soit au niveau du physique ou du caractère. Bien qu’adorant être le centre de l’attention, si une personne vient se traîner à ses pieds en l’idolâtrant, il y a très peu de chances qu’il lui accorde de l’attention. Lui, il préfère qu’on le fasse languir, et a un énorme penchant pour les personnes froides. S’il n’y a aucun effort à fournir, ce n’est pas drôle.

Pour le physique, même si il sait parfaitement que c’est mal de juger les gens là-dessus, il estime tout de même que le rouge, la quintessence de la beauté pour lui, peut être employé pour embellir quelqu’un. Le sang particulièrement. Au final, lors de l’affaire de Jack l’Eventreur, tout le monde était gagnant-gagnant de son point de vue. Lui, s’occupait de rendre plus belles ses femmes, avec leur sang, tout en se vengeant de ces êtres ayant la possibilité de mettre au monde, mais le refusant, considérant les enfants comme une source de problèmes. Injustice ultime, il aurait tout donné pour être à leur place, pour pouvoir être gratifié du rang de femme.

Il faut dire qu’il est aussi de nature jalouse. Et n’hésitera pas à le faire comprendre en boudant, lorsque quelqu’un fera une chose déplaisante à ses yeux. Comme par exemple marcher sur ses plates-bandes. A quoi bon être jaloux, si l’on n’est pas possessif ? Cependant, s’il agit de cette manière envers les personnes qu’il affectionne, ce n’est pas juste pour le plaisir. Il sait très bien qu’à cause de son sale caractère, - autant ne pas se mentir-, il ne lui est pas spécialement facile de se faire des amis – et ne cherche pas non plus à s’en faire-. Alors il fait tout simplement tout pour attirer l’attention des personnes qu’il considère comme chères, et la garder. Les autres, il les regardera à peine.

Il y a clairement des journées où l’on préférerait ne s’être jamais réveillé. Ceci étant dit, c’était très rarement le cas de Grell. Un rien arrivait à le passionner. On pouvait dire qu’il était optimiste. Ce qui en soi, était plutôt une bonne chose. Mais pour le moment, la Faucheuse se devait de contenir sa joie. A vrai dire, elle n’était pas sensée en être une. Non, le roux, qui s’était teint les cheveux en brun très foncé, afin de passer plus inaperçu,  se faisait passer pour un majordome, celui de la famille Barnett. Lui, majordome, parfaitement. Il n’avait aucune connaissance du métier, faisait plus mal que bien, mais au moins il essayait. Et puis il savait parfaitement que le soir venu, une toute autre activité l’attendait. Nettement plus passionnante. Et où il pourrait être lui-même.

Bien que jouer le rôle du subordonné effacé et empoté ne le dérangeait pas plus que ça, au contraire, il pouvait exercer ses talents d’acteur, il avait besoin comme tout le monde, de pouvoir décompresser à un moment ou à un autre. Certes, dans le cas présent il enfreignait un bon nombre de règles des Dieux de la Mort, mais peu lui importait. Il savait parfaitement ce qu’il faisait. Il était rare qu’un humain attire son attention, et il était encore plus rare qu’une humaine ne l’intéresse. Mais ce n’était pas du tout par hasard qu’il s’était tourné vers Angelina Barnett.

Alors qu’il était sur Terre, il l’avait vue passer à l’acte. Son meurtre, qui devait paraître horrible aux yeux de certains humains, lui avait au contraire, parût plus que magnifique. Déjà, elle avait une chevelure semblable à la sienne, et lorsqu’elle avait commis ce qui semblait être son premier crime, la rage la plus pure l’avait envahie. C’était tout simplement un chef-d’œuvre. Et ses raisons étaient plus que louables. Il n’avait pu s’empêcher de se sentir proche d’elle, et décida dès cet instant de se mettre à son service, en tant que majordome, afin de pouvoir l’aider dans ses crimes.


Quoi de mieux que d’être accompagné d’un Shinigami pour être innocenté ? Avec son aide, il leur était facile de ne pas éveiller les soupçons, d’avoir des alibis. Jusqu’à maintenant, tout avait été parfait. Et à cette heure, personne ne le soupçonnait d’attendre dans l’ombre, devant chez Mary Jane Kelly. Du moins, c’était ce qu’il pensait. Ils avaient pris toutes les mesures nécessaires pour que cela soit le cas en tout cas. Maintenant, il fallait attendre le bon moment. Il aurait bien aimé pouvoir se servir de sa Faux bien aimée, mais tout cela n’aurait pas été très discret. Il préférait se dire qu’il aurait tout le temps de l’utiliser plus tard.

Et puis, dans quelques instants, il sera libre de remaquiller à sa manière une de ses garces qui pouvaient à peine voir la chance qu’elles avaient. Une activité nettement plus intéressante que de remplir des dossiers à la Dispatch. Quoiqu’il en soit, alors qu’une brise se levait, faisant doucement voleter une de ses mèches foncées, il tourna un instant le regard vers son binôme du moment. Il espérait qu’elle se rendait au moins compte de toutes les concessions qu’il faisait pour que cela fonctionne. Il avait laissé de côté son maquillage tant adoré, ainsi que la couleur flamboyante qu’il adorait arborer.

Il n’attendait plus qu’une seule chose. Un signe de la part de la jeune femme, pour entrer. Et s’occuper du cas de cette Mary. Il n’avait pas le droit de décider de la mort de qui que ce soit, tant que son nom n’était pas inscrit sur la Liste. Mais elle, avait complètement mérité cette mort. Et elle n’avait pas non plus à se plaindre, elle allait être plus belle que jamais. Durant quelques instants, il ne pût s’empêcher de taper du pied, montrant l’impatience qui le gagnait. La patience n’avait jamais vraiment été son fort. L’appel du sang était trop fort. Il avait attendu depuis plusieurs jours ce moment. Il s’était tenu à carreaux, ou en tout cas n’avait rien laissé paraître de sa vraie nature aux personnes extérieures.

Du coin de l’œil, il aperçut un chat, complètement noir, raser un mur non loin de lui, les fixant durant un tiers de secondes, avant de prendre la fuite. Être peu intéressant. Totalement inintéressant même. Surtout que la jeune femme à ses côté venait de bouger. Assez pour le faire réagir, et avancer à son tour. Il s’autorisa un sourire, dévoilant son sourire éclatant ainsi que ses dents pointues. Très peu accueillant. En même temps, ce n’était pas franchement le but.